Séraphine ne sait pas nager, Anne-Lise Brochard

Séraphine ne sait pas nager

Anne-Lise Brochard

Editions Plon

Quatrième de couverture

Séraphine est heureuse, drôle, envoûtante. Petite bourgeoise lyonnaise, elle entretient avec son mari Georges et sa fille de cinq ans Luz une relation complice. Elle virevolte dans un quotidien serein et, le soir, compte ses points-bonheur. Mais ces petites unités de plaisir récoltées jour après jour se révèlent déroutantes et suggèrent qu’elle n’est peut-être pas l’orpheline et fille unique avec qui Georges pense être marié.
 
En effet, Séraphine a un secret. Bien enfermé à double tour. Un frère, Paul, incarcéré, à qui elle va rendre visite en cachette tous les mercredis. La vie est paisible ainsi. Parfaitement scindée. Sans bagage. Jusqu’au jour où Paul lui annonce la grande nouvelle : il sort dans vingt-cinq semaines.
 
Entre celui qui pense qu’il va être accueilli dehors à bras ouverts et un entourage qui n’a aucune idée de son existence, Séraphine est piégée. Le compte à rebours est lancé. Elle a vingt-cinq semaines pour trouver une solution.
 
À la frontière entre le drame et la comédie, Séraphine ne sait pas nager décrit avec humour, légèreté et une pincée de folie douce la prison à ciel ouvert que peut être une vie fondée sur un mensonge.

Mon avis

Séraphine est heureuse. Elle est la mère d’une petite Luz, une fillette au caractère aussi factieux que celui de sa maman. Elle est mariée à Georges, un homme doux et amoureux de son épouse. Chaque jour, elle compte ses points-bonheur : positifs pour ses joies, négatifs pour ses tracas. Puis elle les note dans un carnet. Tous les jours, sauf les mercredis. Ces jours-là, elle rend visite à son frère incarcéré. Sa vie est construite sur un mensonge. Même s’il est vrai qu’elle est orpheline, elle n’est pas fille unique.

Personne ne connaît l’existence de Paul, la seule famille qui lui reste. Il est l’inspirateur du décompte des points. Une expérience passée lui a montré qu’il valait mieux cacher ce frère encombrant : « Obligée de se trahir pour offrir une image fidèle d’elle-même. » (p. 17) Elle gère, parfaitement, la scission entre son quotidien et son secret : son mari n’est pas le genre d’homme à poser des questions.

Mais lors d’un parloir, elle apprend que la conditionnelle de Paul a été acceptée. Même si elle parvient à le cacher, Séraphine est anéantie. Elle a vingt-cinq semaines pour rétablir la vérité. Six mois pour refaire naître son frère. Au décompte des points-bonheur s’ajoute celui des semaines, avant la libération pour Paul, avant l’explosion de l’équilibre de la vie de Séraphine.

Séraphine est enferrée dans ses omissions et ne sait pas comment revenir en arrière. Elle s’étourdit dans les jeux avec sa fille. Elle essaie de parler, mais ne sait pas comment balayer les fondations de ses relations. Ces paroles sibyllines et son changement d’attitude interpellent ses proches, mais elle parvient à détourner les conversations. Tic tac, les semaines passent. Séraphine, parviendra-t-elle à concilier ses deux mondes ?

J’ai été touchée par Séraphine. J’ai compris la nécessité pour elle de cacher son passé, ses difficultés à parler, ses peurs de tout faire voler en éclats et ses sentiments de culpabilité. J’ai été émue par les répercussions de son silence. J’ai aimé sa personnalité virevoltante. C’est une femme emplie d’humour et d’imagination. Elle a une nature spontanée, mais les évènements la forcent à être réfléchie. Elle est une mère attentive, une épouse attentionnée, une amie fidèle et une sœur présente. Je me suis demandé ce que j’aurais fait à sa place. J’ai été incapable de lui souffler les bons mots. Il m’a été impossible de la juger. J’ai compris son déchirement. Elle le décrit avec légèreté, mais nous ressentons sa gravité. J’ai adoré ce roman, qui m’a fait rire et qui m’a émue.

Je remercie sincèrement Constance des éditions Plon pour ce service presse.

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