
La Malnata
Béatrice Salvioni
Éditions Albin Michel
Quatrième de couverture
« La Malnata – la mal née – était en bas sur la rive du Lambro avec deux garçons que je ne connaissais que de nom. Ils avaient tous les deux des pantalons courts et les genoux écorchés, et pour elle, cette fille qui leur arrivait tout juste à l’épaule, ils auraient affronté la mitraille comme les soldats qui s’en vont à la guerre, en disant ensuite au Seigneur : Je suis mort heureux. »
Phénomène littéraire, révélation d’une voix unique, récit puissant où le passé fait écho au présent : La Malnata marque l’entrée en littérature de Beatrice Salvioni, vingt-six ans, dont le roman est publié simultanément dans plus de vingt-huit pays.
Ce roman d’apprentissage au féminin raconte l’amitié intense et émancipatrice de deux adolescentes dans l’Italie fasciste. Deux adolescentes que rien ne destinait à la rencontre – l’une est issue de la bourgeoisie, l’autre des milieux populaires – qui vont trouver, à deux, le courage de se révolter contre la morale sociale et la violence des hommes.
Mon avis
Tous les dimanches, Francesca va à l’église avec ses parents. Toutes les semaines, elle observe discrètement trois adolescents qui jouent sur la rive du Lambro. Ils sont deux garçons et une fille. Le premier est le fils du Signor Colombo, un fasciste, le second est celui d’un communiste et la troisième, la Malnata (la mal-née), est issue d’un milieu populaire. Ce jour de juin 1935, pour la première fois, Francesca sent que cette dernière la regarde et lui sourit.
« On l’appelait la Malnata et personne ne l’aimait. Prononcer son nom portait malheur. C’était une sorcière, une de celles qui vous collent sur le dos le souffle de la mort. Elle avait le démon dans la peau et il ne fallait pas lui parler. » (p. 17) Pourtant, Francesca est fascinée par elle. Aussi, quand quatre jours plus tard, celle-ci lui parle, elle est prête à tous les exploits pour intégrer son groupe. Elle réussit les épreuves. Depuis, la petite fille obéissante ment et sort en cachette.
Auprès de sa nouvelle amie, elle apprend à s’affirmer. Elle découvre que la morale de son environnement bourgeois ne sert que les apparences. Petit à petit, elle recherche la liberté. Elle est confrontée à la violence des hommes. Elle désire échapper au carcan de sa famille, forcée de se soumettre au fascisme, pour continuer à exister professionnellement et socialement. Grâce à la « Malnata », elle observe la réalité du monde et commence à se révolter.
La Malnata raconte l’amitié de deux adolescentes que la société aurait aimé séparer ; cependant, chacune accepte l’autre telle qu’elle est. Leur relation est ponctuée de preuves d’affection, de trahisons, de ruptures, de retours, d’incompréhension, d’écoute, etc. Elle est, hélas, entravée par les évènements politiques et sociologiques. Ce sont des jeunes filles qui repoussent les limites et tentent de s’opposer aux lois des adultes et à la domination masculine. Malheureusement, elles sont rattrapées par ces règles injustes. Le malheur arrive sans bruit…
J’ai aimé à la folie ces deux adolescentes. J’ai éprouvé beaucoup de tendresse pour Francesca qui, par amitié, se transforme, s’émancipe, s’affranchit des lois imposées par sa mère, apprend à penser par elle-même et à écouter son cœur. J’ai été bouleversée par « la Malnata » : elle porte une culpabilité énorme sur ses frêles épaules. J’ai admiré son courage et sa maturité et j’ai été émue par sa résignation, teintée de rébellion et d’espoir. J’ai été emportée par un tourbillon d’émotions brutes, pures, sans apparats. Quant à la scène finale, elle m’a ébranlée. Il se produit un événement que j’espérais et redoutais à la fois. J’ai eu un immense coup de cœur pour La Malnata.
Je remercie sincèrement Adeline des Éditions Albin Michel pour ce service presse.
Ça a l’air d’être le genre d’amitié à la vie à la mort.
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Une amitié avec des hauts et des bas… Un livre bouleversant.😘
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