
La Ceinture dorée
Pierre Petit
Editions Presses de la Cité
Collection Terres de France
Quatrième de couverture
Hiver 1943. Le train venant de Saint-Étienne reste bloqué en gare de Fontbonne en raison d’une tempête de neige. À son bord, Samuel Grünberg et sa petite fille de cinq ans. Ils ont fui Lyon et les persécutions. Samuel doit confier Sarah à des religieuses avant de retrouver un passeur. En attendant, il se cache chez un couple de paysans. Un soir, se croyant en sécurité, il se déleste de sa volumineuse ceinture dans laquelle il dissimule une fortune en pièces d’or et diamants. Mais Samuel est épié. Bientôt, il disparaît, avec son trésor.
Été 1964. Une jeune femme débarque dans le petit village de Haute-Loire. Sous prétexte d’une étude sur Fontbonne, elle pose des questions. Beaucoup trop de questions au goût de certains…
Sur fond de peinture villageoise, un roman noir qui explore les méandres de l’âme humaine.
Mon avis
Hiver 1943. Ses faux papiers n’ont pas suffi à protéger l’épouse de Samuel. Le réseau de celui-ci lui propose, alors, de confier sa fille à un couvent. A Lyon, Sarah, Juive par sa mère, est en danger. Le cœur en miettes, il accepte de l’emmener. Pendant le voyage, la petite, âgée de cinq ans, fait preuve d’une grande maturité. Elle a compris que leurs vies étaient en jeu et que, désormais, elle s’appelle Élisa. Hélas, une tempête de neige a, quelque peu, modifié leurs plans. A Fontbonne, ils doivent descendre du train : la voie est coupée. Discrètement, grâce à une phrase codée, un homme attire l’attention de Samuel et lui propose de les cacher.
Samuel perçoit que Clovis et Berthe n’agissent pas par charité : ils logent, régulièrement, des Résistants en transit et sont payés par les réseaux. Très prudent, le fugitif camoufle la richesse qu’il transporte autour de sa taille : des diamants et des pièces d’or sont insérés dans une ceinture dorée. Lorsque les conditions météorologiques s’améliorent, la petite fille est confiée aux religieuses et son papa attend le passeur. Malheureusement, il commet une maladresse, puis disparaît.
Été 1964. Une jeune femme s’installe dans un hôtel de Fontbonne. Étudiante, elle prépare une thèse sur les villages reculés de France. Elle interroge la population sur la vie en ruralité. Puis, ses questions s’orientent vers le passé. Elle commence à déranger, d’autant plus qu’elle n’est pas la première à s’intéresser à la période de l’Occupation. De plus, ses recherches alimentent les rumeurs, attisent les curiosités et les convoitises. Les voyous se tiennent prêts : des équipes de bras cassés ouvrent les yeux, prêtes à agir. Si leur objectif n’était pas crapuleux et leurs méthodes brutales, ils seraient comiques. L’auteur s’en amuse et ses remarques à leur sujet font sourire.
La première partie raconte l’histoire d’un homme, déterminé à mettre son enfant en sécurité. La séparation forcée lui meurtrit le cœur, mais il sait que la survie d’Elisa en dépend. J’ai été émue par la relation entre le père et la fille. Ils sont très complices. Malgré son jeune âge, Élisa appréhende les évènements avec calme et discernement. Samuel ne lui cache rien. Avec sensibilité, Pierre Petit dépeint l’amour paternel et ses sacrifices, ainsi que l’amour filial et la confiance émerveillée de l’enfance. La deuxième partie décrit un besoin de justice et de vérité, empreint de souvenirs et de preuves d’amour familial. Cette touchante quête du passé s’appuie sur la mémoire vacillante de la jeunesse et l’analyse de la maturité. Elle est, également, entourée de suspense. En effet, elle entraîne des conséquences menaçantes. De plus, les faits sont entourés de secrets. Seules deux personnes en possèdent les clés : un des personnages et le lecteur.
J’ai adoré La Ceinture dorée.
Je remercie sincèrement Marie-Jeanne et Clarisse des Éditions Presses de la Cité pour ce service presse.
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