
Les enfants de la discorde
Jonathan Werber
Editions Robert Laffont
Quatrième de couverture
Décembre 1793, Nantes.
Quand le jeune soldat républicain Simon Delmotte revient chez lui après avoir participé à la guerre de Vendée, il découvre que sa famille a été victime de la Révolution. Son père a été assassiné, sa mère arrêtée et leur atelier d’horlogerie saisi. Très vite, il soupçonne un homme : Jean-Baptiste Carrier, l’impitoyable consul qui tient la région d’une poigne de fer.
Avec la complicité du juge Phelippes et de l’intrigante courtisane Charlotte, Simon élabore une vengeance à la hauteur du criminel. Mais face à lui se dresse toute la brutalité de ce nouveau régime dont Carrier contrôle chacune des ficelles.
Pour avoir une chance d’obtenir justice, Simon devra affronter la Terreur et plonger dans les noirceurs de son âme… en prenant garde de ne pas s’y noyer.
Mon avis
Depuis septembre 1792, la Convention nationale règne sur la France. Les députés sont devenus les seuls représentants du peuple sous le nouveau régime appelé « République ». Au nom de la Révolution, des guerres sont menées contre les Catholiques et contre la monarchie. Plusieurs régions se sont révoltées ; la Vendée, royaliste et catholique, combat férocement les soldats républicains. Cette guerre est meurtrière et les prisonniers sont nombreux dans le clan des Vendéens.
Lorsque Simon revient à Nantes, après six mois passés de lutte, il apprend que son père a été tué pour avoir résisté à son arrestation et que sa mère a été arrêtée. Cette nuit-là, plus de cent trente notables ont connu le même sort qu’elle. Le fils de l’horloger comprend que l’ordre a été donné par le consul Carrier.
Alors qu’il s’apprête à assassiner celui qui fait régner la Terreur dans la ville de Nantes, son geste est arrêté par Charlotte, une courtisane. Elle le convainc que son plan est mauvais, qu’il va condamner sa mère à mort. Elle lui propose de s’allier au juge Phelippes-Tronjolly et à elle. Tous les trois élaborent une vengeance pour sauver des vies. Le rôle de Simon est déterminant, mais pour cela, il doit renier ses valeurs. Il est forcé d’accomplir des actes horribles.
L’auteur s’est attaché à décrire la période trouble de la guerre de la Vendée et de la Terreur. Il montre les dérives de la République et les exactions commises en son nom. Charlotte, Simon et son compagnon Blaise sont les seuls personnages imaginaires. Tous les autres ont existé. Certains, tel Jean-Baptiste Carrier, étaient des êtres abjects, responsables de la mort d’un nombre considérable de personnes, dans des conditions atroces.
Je considère que c’est une époque difficile à comprendre. En effet, la Révolution de 1789 est synonyme de liberté, mais elle a été, hélas, suivie, en 1793, par des actes horribles de certains révolutionnaires. Jonathan Werber décrit la dualité de cette période et rend hommage aux paysans sacrifiés parce qu’ils n’acceptaient pas la tyrannie. Les personnages fictifs apportent un décryptage passionnant des faits. L’auteur m’a permis de comprendre des faits historiques, qui, pour moi, étaient obscurs et sur lesquels, j’avais des difficultés à me positionner. Grâce aux émotions exprimées par des personnages de différents milieux, il m’a offert les clés pour analyser l’Histoire, la comprendre et m’interroger sur le contexte. J’ai apprécié cette vulgarisation des évènements. J’ai aimé aussi le dynamisme de l’écriture : il entretient le suspense.
J’ai bien aimé Les enfants de la discorde.
Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Robert Laffont pour cette Masse Critique privilégiée.
Du même auteur
intéressant ça !
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai aimé ce décryptage de cette période chaotique.
J’aimeAimé par 1 personne
ça c’est ressenti, oui 😉
J’aimeAimé par 1 personne