
Les heures du matin, tome 1
Le Hasard et la Nécessité
Isabelle Artiges
Editions de Borée
Collection Terres d’écriture
Quatrième de couverture
1898. Tandis que le malheur s’abat sur les Dumont, une famille prospère de maîtres chaumiers, Élisabeth, elle, perd son mari et se retrouve seule avec ses trois enfants, sous la coupe d’une belle-mère tyrannique.
Ainsi, le hasard et la nécessité ne tarderont pas à rapprocher Jean Dumont et Élisabeth Pradeau dont les deux familles n’en formeront finalement qu’une malgré le qu’en-dira-t-on et les épreuves successives auxquelles ils devront faire face jusqu’à l’approche des années 1920.
Conçue comme une saga en deux volets, marquée l’un par la Première et l’autre par la Seconde Guerre mondiale, Isabelle Artiges nous fait habilement partager le quotidien d’une grande famille recomposée dont nous suivons avec empathie le destin de chaque membre.
Mon avis
En mai 1895, dans un village de Corrèze. L’épouse de Jean Dumond, un maître chaumier, décède, le laissant seul avec cinq enfants. Maria, âgée de quatorze ans, est l’aînée des filles. Depuis le début de la maladie de sa mère, la maison repose sur elle : elle doit nourrir trois hommes et éduquer deux fillettes. Lors de la veillée, elle tombe sous le charme de Germain. Elle le revoit à la messe de Noël. Le jeune homme, qui part à l’armée, lui promet de lui écrire. Le père de Maria lui recommande de ne pas se faire d’illusions : il n’est pas un paysan, il l’oubliera. Des apparitions prédisent aux amoureux une séparation, puis des retrouvailles.
En mai 1895, dans un autre village de Corrèze. L’époux d’Elizabeth meurt. Mère de trois enfants, elle est forcée de vivre sous le toit de sa belle-mère qui ne pense qu’à la remarier. Son beau-frère, marié et père de famille, essaie de lui imposer ses assauts. Lorsqu’un riche paysan fait sa demande, la jeune veuve est forcée d’accepter. Mais le destin en a décidé autrement et les noces sont annulées. Elizabeth est chassée de son domicile.
La première partie est consacrée à la famille Dumond. L’idylle entre Maria et Germain est au cœur du récit. Hélas, ce qui semblait une belle histoire d’amour se termine sans le que le mot fin soit prononcé : dans le silence. De plus, son père est la cible de malveillances de la part d’anciens employés. Entre drames et devoirs, les Dumont traversent l’existence avec dignité. La deuxième partie s’attache au destin d’Elizabeth. Elle subit la tyrannie de sa belle-famille, alors qu’elle n’aspire qu’à pouvoir élever ses enfants dans la paix. La troisième partie réunit les deux familles.
Le Hasard et la nécessité est le premier tome d’une saga en deux volets : Les heures du matin. Ce premier opus se déroule de 1895 à 1921. Il raconte l’histoire de deux familles qui se croisent et qui sont reliées, sans le savoir, par des connaissances communes. Leur histoire semble écrite, pourtant le hasard s’en mêle et décide lui-même (même s’il bénéficie de certains appuis) des rencontres et des séparations.
Le récit est empreint d’un souffle de regrets, impulsés par le désir de correspondre aux convenances. J’ai été, particulièrement, touchée par les personnages féminins : Maria, à qui j’aurais voulu rappeler ce que les nymphes lui ont prédit ; Elizabeth, victime de la domination masculine ; Marinette qui subit sa condition avec courage et caractère. J’ai apprécié deux personnages masculins : Germain et Jean. Seuls, ils m’étaient indifférents, mais auprès de l’élue de leur cœur, ils se transforment et leur personnalité prend de la consistance. Ils se révèlent auprès de femmes.
J’ai bien aimé Le Hasard et la Nécessité. C’est un joli roman.
Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.
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