Le Vieux Tapis de George Sand, Arnaud Donez

Le Vieux Tapis de George Sand

Arnaud Donez

Editions Frison-Roche Belles-lettres

Collection Ex Nihilo

Quatrième de couverture

Dans la forêt, Luçon marche en pendant à sa prochaine tapisserie. Elle sait déjà ce qu’elle proposera aux gens du château, l’idée lui est venue en traversant une clairière. Un paysage plein de vie, fourmillant de détails. Une figure féminine, au centre. Et puis son cheval, aussi (mais peut-être est-ce un âne…). Voilà ce qu’elle laissera à la postérité ; cette œuvre, probablement un autoportrait, appelée Le Portrait au cheval. 

XIXe siècle. Au château de Boussac, George Sand découvre de vieilles tapisseries qui semblent abandonnées. Parmi elles, l’autoportrait. L’écrivaine décide de les conserver, et donc de les cacher. L’idée est simple : elle compte sceller les œuvres originales, et les recouvrir par d’autres, monumentales, en allant bien plus loin dans le ridicule et le mystère. Pour cela, elle fait appel à ses amis (Théophile Gautier, Eugène Delacroix et Frédéric Chopin) et, ensemble, ils organisent ce canular improbable.

De nos jours. Clara travaille au musée de Cluny. En observant de plus près La Dame à la licorne, elle détecte des anachronismes qui lui font penser qu’une blague se joue sous ses yeux. Cette tapisserie n’a pas pu être tissée au Moyen Âge, elle en est certaine !

Mon avis

Époque médiévale. Luçon se rend au château pour proposer ses talents de tapissière. Le Comte recherche une tisseuse pour réaliser une œuvre qui appuiera son prestige. Cheminant à travers les bois, la jeune fille élabore, mentalement, le canevas de sa proposition. Sa réputation la précède : son art est reconnu et la mission lui est confiée. Malheureusement pour elle…

Époque romantique, XIXe siècle. George Sand pénètre dans les locaux de la sous-préfecture. En s’essuyant les pieds sur le tapis de l’entrée, elle est intriguée par l’absence de contours de celui-ci. Elle apprend qu’il a été découpé dans une vieille tapisserie. Elle demande à visiter le grenier et s’approprie certaines œuvres destinées à être détruites. Elle imagine, alors, une supercherie folle et entraîne ses amis peintres, écrivains et musiciens dans ce projet démentiel.

Époque contemporaine, de nos jours. Clara commence un nouveau travail : surveillante au musée de Cluny. Pour tromper son ennui, elle observe les tapisseries. Face à La Dame à la licorne, elle ressent un malaise et se sent trahie. Elle est certaine que l’œuvre n’est pas datée du Moyen Âge. Dans ses yeux, les noms de George Sand, de Prosper Mérimée, etc. clignotent. Elle décide de percer ce mystère.

Un chapitre sur trois est consacré à chaque temporalité. Les destins se suivent, puis se confondent. Ce sont trois histoires des femmes, à des époques différentes, qui montrent que la cause féminine est un combat qui perdure depuis des siècles. Les trois héroïnes affrontent la domination masculine. Elles n’ont pas les mêmes armes pour se défendre, aussi leurs chemins sont différents, mais elles connaissent, toutes les trois, les difficultés d’être femme.

Les trois portraits s’entrelacent, le tableau se tisse au fil des chapitres. L’œuvre a une valeur de transmission du message féminin. Celui-ci est décrit avec des mots différents et la tapisserie s’enrichit de l’histoire de chacune. La poésie rencontre le langage courant du XXIe siècle, qui succède lui-même à la création du XIXe siècle. L’auteur navigue entre les différents niveaux de langue, avec harmonie et finesse, mais conserve l’essence du message : les femmes, l’art et les secrets.

J’ai adoré ce roman féministe, écrit par un homme, à la plume délicate.

Je remercie sincèrement Élya des Éditions Editions Frison-Roche Belles-lettres pour ce service presse.

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