Dernier train pour Londres, Meg Waite Clayton

Dernier train pour Londres

Meg Waite Clayton

Editions Les Escales

Traduction de Oscar Perrin

Quatrième de couverture

Inspirée de faits réels, l’histoire poignante d’une femme qui a sauvé des milliers d’enfants au péril de sa vie.

En 1936, à Vienne, les nazis ne sont encore que de vagues brutes pour Stephan Neumann, adolescent issu d’une famille juive, et sa meilleure amie Žofie-Helene. Mais l’insouciance de la jeunesse laisse place à l’inquiétude quand arrivent les troupes d’Hitler.


Alors que l’avenir semble de plus en plus sombre, une Néerlandaise, Truus Wijsmuller, s’investit dans la mission des Kindertransport : évacuer les enfants hors des pays occupés par les nazis et leur trouver de nouveaux foyers.


L’étau se resserre, mais tante Truus, comme l’appellent les enfants, n’écoute que son courage et continue sa périlleuse mission, allant jusqu’à négocier avec Eichmann en personne le départ de centaines d’enfants.

Mon avis

Dès 1933, une Néerlandaise, Truus Wijsmuller, s’est employée à sauver des enfants du nazisme. Par petits groupes, elle leur faisait traverser la frontière allemande en train. En 1936, elle a commencé à en emmener un plus grand nombre. Elle a pris de plus en plus de risques, consciente de la menace qui pesait sur les Juifs. Chaque enfant, qu’elle s’attachait à appeler par son prénom, la connaissait sous le nom de Tante Truus. En mars 1938, alors que l’Autriche était annexée par l’Allemagne, la Grande-Bretagne s’apprêtait à fermer ses frontières aux migrants juifs. Après les violences de la nuit de Cristal, le gouvernement anglais a approuvé un plan pour secourir cinq mille enfants. Cependant, pour rassurer sa population au sujet de cette immigration massive, les petits ne seraient pas accompagnés de leurs parents. Truus s’était rendue à Vienne pour rencontrer Adolf Eichmann. Elle a eu moins d’une semaine pour organiser le transport de six-cents enfants juifs et leur accueil en Angleterre. Pas un de plus, pas un de moins : le nombre devait être exact, sinon l’opération était annulée. « Il maintient son pouvoir par l’humiliation. » (p. 318) De plus, le voyage devait se dérouler le samedi, jour de Sabbat.

En 1936, Stephan Neumann, âgé de quinze ans, rencontre celle qui devient sa meilleure amie : Žofie-Helene. Ce grand passionné de Zweig, écrit des pièces de théâtre et rêve d’en faire son métier ; la jeune fille consacre sa vie aux mathématiques et aux équations. Tous deux animés d’un sentiment amoureux qu’ils ne s’avouent pas, ne se quittent plus. Leur existence bascule en 1938, lorsque les nazis occupent Vienne. Stephan, fils d’un riche chocolatier, est juif ; Žofie-Helene est la fille d’une journaliste qui dénonce le nazisme. Tous deux ont des décisions difficiles à prendre au sujet de leur destin.

La première partie décrit les conséquences de l’annexion de l’Autriche pour ses habitants. Alors que je lis beaucoup de livres sur la Deuxième Guerre mondiale, je me suis aperçue que les souffrances des Autrichiens étaient rarement décrites. Or, c’est à Vienne, qu’Adolf Eichmann a imaginé et testé son système pour dépouiller les Juifs, qui a été repris dans tout le Reich, et qu’il a initié les déportations massives. Auprès de Stephan et de son adorable petit frère, Walter, j’ai approché les changements qui sont amorcés dans leur pays et dans leur vie familiale. J’ai aussi découvert l’héroïsme de Truus Wijsmuller, mais aussi les émotions qui la submergeaient face à la détresse des enfants.

La deuxième partie du roman raconte l’organisation des Kindertransport, qui ont permis le sauvetage de dix mille enfants. J’ai été meurtrie par les conditions d’évacuation, par le dépassement des bénévoles pour réussir leur mission essentielle, par les dangers encourus par tous et par l’humanité de Tante Truus, qui a pris soin de connaître chaque enfant et de le présenter à travers son Histoire et sa personnalité. Grâce à elle, ils n’étaient pas des numéros, ils emportaient leur passé. Elle a outrepassé certaines règles pour leur bien-être. Elle m’a énormément touchée : son courage et sa générosité m’ont émue aux larmes. Mes yeux se sont aussi mouillés quand l’abnégation des parents était au centre du récit. Pour tenter de préserver la vie de leurs enfants, ils les ont envoyés vers l’inconnu, sans savoir s’ils les reverront. Certains ont tenté l’impossible pour sauver leur petit. Ils ont, aussi, caché certaines réalités concernant les adultes, imaginé des stratagèmes pour faire perdurer le lien dans le cœur de leur progéniture. L’attitude des petits et des adolescents m’a, aussi, fait pleurer. Le petit Walter, par exemple, m’a émue par sa candeur, son innocence et sa dignité. Les plus grands, tels que Stephan et Žofie-Helene, m’ont bouleversée par leur maturité et leur dévouement aux plus jeunes, mais aussi par leur sens du sacrifice, malgré leur jeune âge.

Meg Waite Clayton indique que Dernier train pour Londres a été inspiré par Truus Wijsmuller et qu’il a été écrit « pour honorer sa mémoire et celle des enfants qu’elle a sauvés, ainsi que celle de toutes les personnes qui ont rendu le Kindertransport possible. » (p. 457). C’est un magnifique hommage que l’auteure leur a rendu, car elle m’a permis de rencontrer des héros de l’Histoire que je ne connaissais pas. J’ai eu un énorme coup de cœur pour ce roman empli d’émotions, de drames, de courage et d’abnégation.

Je remercie sincèrement Anne des Éditions Les Escales pour ce service presse.

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