Oona et le sens de la vie, Margarita Montimore

Oona et le sens de la vie

Margarita Montimore

Editions l’Archipel

Collection Instants suspendus

Quatrième de couverture

31 décembre 1982. À la veille de ses dix-neuf ans, Oona Lockhart s’évanouit et se réveille dans le corps d’une femme de 51 ans : elle-même !

Elle découvre que, désormais, elle ne vivra pas en traversant le temps de façon linéaire. À chaque anniversaire, elle sera transportée à un moment différent de sa vie. Une affection atypique qui lui fait sauter des années et parfois des décennies entières.

Traversant les âges et les modes, Oona a l’impression d’être restée une jeune femme alors que son apparence physique se transforme. Qui sera-t-elle l’an prochain : philanthrope ? Globe-trotteuse ? La femme d’un homme qu’elle n’a jamais rencontré ?

Surprenante, magique et déchirante, Margarita Montimore signe un roman sur le poids du temps, l’endurance de l’amour et le pouvoir de la famille.

Mon avis

31 décembre 1982, Oona fait la fête avec ses amis et son amoureux. Le compte à rebours démarre : une nouvelle année va commencer, celle de ses dix-neuf ans, puisque son anniversaire est le 1^er janvier. Au fur et à mesure du décompte, elle ressent un malaise qui s’amplifie : transpiration, douleur, etc. Elle se réveille en 2015. Son âge réel est 19 ans, mais son apparence est celle d’une femme de 51 ans. Un jeune homme est auprès d’elle. Il dit être son assistant personnel et ami.

Oona apprend que chaque année, à son anniversaire, à minuit pile, elle voyage dans le temps. Pendant une année, elle vit une période de sa vie, avant de faire un bond, de plusieurs années, et d’en vivre une autre qu’elle n’a encore pas vécue. Plus vieille ou plus jeune : elle ne sait pas d’avance quel âge a son corps avant le réveil. « Tu vis ta vie d’adulte dans le désordre. » (p. 56) Elle doit, parfois, composer avec un passé dont elle n’a aucun souvenir, puisqu’elle ne l’a encore pas vécu, et un futur qu’elle connaît déjà. Elle rencontre des personnes pour la première fois pour qui elle n’est pas une inconnue. Parfois, ce sont même des proches. La seule stabilité pour elle est la présence et l’amour indéfectible de sa mère.

À chaque changement d’année, il nous est indiqué l’âge réel et celui du corps d’Oona. Pour les premiers, j’ai eu besoin de m’y référer régulièrement. En effet, cette existence sans linéarité temporelle est perturbante. Puis, comme l’héroïne, je me suis adaptée. Comme elle, j’ai plus apprécié certaines années que d’autres, mais pas pour les mêmes raisons. Par exemple, celle consacrée aux fêtes et aux sorties, ne m’a pas captivée ; alors que certaines années difficiles pour elle, m’ont passionnée, car elles permettaient de sonder son cœur.

Ces voyages dans le temps sont originaux. Alors que dans sa tête, Oona mûrit de manière linéaire, sa vie se poursuit dans un ordre anarchique. Une année, elle a la cinquantaine, l’autre, elle revient à la vingtaine, pour repartir dans l’avenir. Elle vit les ruptures avant les rencontres, s’attache sans connaître les souvenirs communs. Elle s’oblige à vivre sa vie comme elle survient. Elle a imposé une règle aux seules personnes détentrice de son secret : elle ne veut rien savoir de ce qui s’est passé dans les années qu’elle n’a pas encore vécues. Cela lui permet de profiter pleinement de son existence, malgré son désordre. C’est déstabilisant pour elle et pour le lecteur et nous nous demandons si, nous aussi, nous préférerions ne pas être prévenus. Ce choix, de ne rien révéler, concerne aussi les révélations du futur. Oona détient des informations sur son entourage. Doit-elle les alerter ou les laisser expérimenter leurs décisions ? 

J’ai bien aimé Oona et le sens de la vie. Pour moi, c’est une lecture agréable et déstabilisante. J’aurais préféré que certaines années contiennent moins de détails et que certains évènements en contiennent plus, cependant, j’ai aimé l’ensemble et j’ai adhéré à l’originalité de l’intrigue.

Je remercie sincèrement Mylène des Éditions de l’Archipel pour ce service presse.