Mon frère chasse les dinosaures, Giacomo Mazzariol

Mon frère chasse les dinosaures

Giacomo Mazzariol

Editions Slatkine & Cie

Quatrième de couverture

Vous avez cinq ans, deux sœurs et vous rêvez d’un petit frère avec qui jouer à des jeux de garçon. 
Un soir, vos parents vous annoncent que vous allez avoir un frère et qu’il sera un peu spécial. 
Vous êtes aux anges. Vous lui choisissez même un nom : John. Puis il naît, et petit à petit, on comprend que oui, il est différent des autres. Vous finissez par découvrir le mot Down, et votre enthousiasme se transforme en rejet, voire en honte. Il faudra attendre l’adolescence pour vous laisser envahir par la joie de vivre de Giovanni. 

Avec Mon frère chasse les dinosaures, Giacomo Mazzariol a écrit un roman de formation dans lequel il n’a pas eu besoin d’inventer quoi que ce soit. Un livre qui étonne, émeut, amuse et fait réfléchir.

Mon avis

Tout commence sur un parking vide, un dimanche après-midi. Les trois enfants, Giacomo, Chiara et Alice sont à l’arrière. Leur père cherche la meilleure place pour la grande annonce : ils vont avoir un petit frère. Giacomo est heureux d’apprendre que la parité va exister dans sa famille. Un autre jour, encore un dimanche, alors que le ventre de la maman s’arrondit, retour sur le parking des grandes nouvelles : le petit frère sera spécial. Il sera différent. « Affectueux, d’abord. Très. Très. Et puis souriant et gentil. Et tranquille. Et avec…, avec ses rythmes à lui. » (p. 22) Après cette annonce, Giacomo, du haut de ses cinq ans, imagine son frère en « enfant-guépard aux super-pouvoirs » (p. 23).

Le 7 décembre, Giovanni vient au monde. Giacomo est surpris : « Il ne vient pas de la même planète que nous. C’est évident. » (p. 29) Le nouveau-né a « des yeux de Chinois, ou d’un habitant de Vénus » (p. 29), sa nuque est « plate comme une piste d’atterrissage pour vaisseaux spatiaux microscopiques », (p. 30) ses pieds bougent comme s’ils recevaient des décharges électriques et possèdent chacun deux orteils collés. Le grand frère est fasciné et imagine tout ce qu’il pourra faire avec son cadet.

A sept ans, Giacomo s’intéresse à un livre qui occupe souvent sa maman ; il a une couverture bleue. Une photographie, à l’intérieur, attire son attention : il s’agit de celle d’un garçon qui ressemble à Giovanni, qui vient de la même planète que lui. Le titre de l’ouvrage comporte les mots « syndrome » et « down ». Vexé que ses parents ne lui aient rien dit, ils les interrogent sur leur silence. La réponse du papa est superbe : « la question, Giacomo c’est que Giovanni est Giovanni. Il n’est pas son syndrome. Il est lui-même. » (p. 37)

Pendant son enfance, les questions de Giacomo ont pour objectif de comprendre la différence de son frère, de la mesurer pour la savourer. Mais en grandissant, un sentiment de honte remplace la fierté. L’amour est toujours incommensurable, pourtant, l’adolescent cache l’existence de Giovanni. Il a honte de son attitude, ne parvient pas à se l’expliquer, mais elle dépasse sa raison. Il n’exprime pas ses sentiments à ses proches, mais nous les confie. Heureusement, des rencontres et des moments de complicité changent sa perception. Ce n’est pas la trisomie 21 qui définit Giovanni, ce sont ses rires, son grand sourire, ses élans affectueux, etc.

J’ai été touchée par cette famille unie. J’ai aimé la simplicité avec laquelle les parents énoncent les faits à leurs enfants, leur rappelant que l’essentiel est l’amour et que la différence est une force. J’ai aimé les incertitudes, le débat intérieur et l’authenticité des émotions de Giacomo. Il se livre avec honnêteté. Ce roman est une magnifique déclaration d’amour à son super-héros. J’ai adoré.

Je remercie sincèrement Elisa des Éditions Slatkine & Cie pour ce service presse.

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