
Le parfum des embruns
Laurence Pinatel
Editions Albin Michel
Quatrième de couverture
Biarritz, 1910. À la tête de sa propre maison de couture, la jeune et brillante Éléonore se démarque par son talent et sa créativité. Fraîchement divorcée, elle place son ambition et sa liberté avant toutes choses. Jusqu’à sa rencontre avec un aristocrate russe, venu passer quelques jours sur la côte. Grigori Meletski est fiancé mais sa peau a l’odeur du désir à l’état pur. Tandis qu’au loin gronde la Première Guerre mondiale, un lien se tisse entre eux, qui va mettre à mal toutes les certitudes d’Eléonore.
De la côte basque à Saint-Pétersbourg, Le Parfum des embruns est un grand roman d’amour, et le portrait d’une femme libre.
Mon avis
Eléonore a reçu en cadeau une maison de celui qu’elle considère comme son oncle : Jean Fourneau dit « Jeanty ». Grâce à lui, elle a pu ouvrir sa maison de couture, idéalement placée au cœur de la rue commerçante de Biarritz. Elle inaugure sa boutique, lors de la saison hivernale de 1909-1910. Son talent est très vite reconnu et elle est obligée d’embaucher quatre couturières supplémentaires. A vingt-cinq ans, elle ne vit que pour son métier. Son statut de divorcée lui offre une liberté que n’ont pas les femmes célibataires ou mariées.
Le 22 août 1910, un aristocrate russe pénètre dans son commerce. Grigori Meletski accompagne sa fiancée, une princesse que son père le force à épouser, pour le punir de ses ambitions opposées à son rang. Il n’est pas amoureux de sa future épouse qui l’agace, mais il est charmé par le caractère indépendant d’Eléonore. Cette dernière a un goût prononcé pour la répartie et l’ironie. Elle est scandalisée par l’attitude Grigori envers sa promise et l’exprime. Pourtant, elle ne peut se cacher longtemps l’attirance qu’elle éprouve pour ce beau jeune homme. Hélas, leurs sentiments sont entravés par les obligations de chacun. Au fil des rencontres, ils se rapprochent et décident de profiter des moments que la vie leur offre. Mais le destin semble déterminé à les séparer, alors que la Première Guerre mondiale se profile.
Eléonore est une femme indépendante, à la personnalité affirmée et au cœur généreux. Elle est à l’écoute des femmes que sa profession lui fait rencontrer et partage les idées féministes de son amie Joséphine, une journaliste engagée. Emplie d’empathie, elle provoque, également, l’admiration par sa force et son talent. Grigori, lui, est tiraillé entre son sens du devoir dû à son rang et son refus de soumission, qu’elle soit familiale ou imputable au régime russe. Il lutte entre son envie de liberté et sa responsabilité envers ses proches, conscient que ses actes entraînent des conséquences pour eux. Après la déclaration de guerre, ils ne maîtrisent plus la situation, ils ne peuvent que se raccrocher à l’espoir que l’amour l’emportera sur le rouleau compresseur de l’Histoire.
Ce roman se partage entre la France et la Russie, entre la frivolité et l’austérité, l’opulence et la faim, le devoir et le désir, les drames et l’héroïsme, les espoirs et les regrets, le courage et le chagrin, le joug masculin et les prémices de l’émancipation féminine, la liberté et le totalitarisme, etc. L’écriture est de celle qu’on n’oublie pas : poétique et passionnée, intimiste et exaltante. La relation entre Eléonore et Grigori est un tourbillon d’émotions, entre raison et extase, authenticité et ivresse, sentiments profonds et incandescence. Dans un contexte historique dramatique, c’est une magnifique histoire d’amour, qui marque la vie d’un lecteur. J’ai eu un coup de cœur magistral pour Le parfum des embruns.
Je remercie sincèrement Claire des Éditions Albin Michel pour ce service presse.