Tenir, Graham Moore

Tenir
Graham Moore
Editions Calmann-Lévy

Collection Calmann-Lévy Noir

Traduction de Robert Pépin

Quatrième de couverture

Bobby Nock, un professeur afro-américain, est accusé d’avoir assassiné une de ses élèves. Alors que le procès débute, personne ne doute de sa culpabilité. Mais la jeune Maya Seale persuade le jury, dont elle fait partie, de l’innocence de Nock, lequel est acquitté.

Dix ans plus tard, une chaîne de télévision décide d’adapter l’affaire en série et convoque tous les jurés dans les lieux mêmes où ils ont délibéré. De vieilles querelles et des secrets enfouis remontent à la surface et soudain, l’un des jurés est retrouvé mort… dans la chambre de Maya. Celle-ci, devenue avocate, va devoir donner le meilleur d’elle-même pour révéler une vérité trop longtemps cachée.

Racisme, défaillances du système judiciaire américain, personnages aux motivations douteuses, Tenir est un roman dérangeant, captivant, et un véritable tour de force.

Mon avis

En 2009, Bobby Nock est accusé d’avoir assassiné Jessica, une de ses élèves. Un jury est réuni pour le juger. Sa culpabilité semble établie pour tous, pourtant, après des mois de procès, le verdict surprend : non coupable. Maya Seale est celle qui a convaincu les autres jurés d’acquitter le professeur. Depuis, elle est devenue avocate.

Dix ans plus tard, à la demande d’une chaîne de télévision, les jurés sont réunis dans l’hôtel qui les a abrités pendant le procès. Des révélations sont attendues qui démontreraient qu’ils se sont trompés en libérant Bobby Nock. Mais la soirée prend une tournure inattendue, quand l’un d’entre eux est retrouvé mort… dans la chambre de Maya.

Le récit alterne entre les actions de Maya pour ne pas être emprisonnée et le procès qui s’est déroulé dix ans plus tôt.

En raison de risques de fuite, les jurés étaient enfermés dans un hôtel et avaient interdiction de parler de l’affaire. Chacun d’entre eux se confie sur la manière dont il a vécu cette période, sur ses convictions intimes, sur ce qui l’a motivé à acquitter Bobby Nock et les retentissements sur sa vie. En effet, l’impact a été énorme sur leur existence et sur leur personnalité. J’ai été passionnée par leur évolution et par leurs sentiments. Puisque le corps de Jessica n’a jamais été retrouvé, leur décision ne pouvait s’appuyer que sur leur perception, qui différait en fonction de leur vécu.

Chaque temporalité comporte du suspense. Celui de 2009 concerne la disparition de Jessica et celui de 2019 concerne la mise en accusation de Maya. Les deux ne finissent par ne faire plus qu’un. J’ai été captivée et j’ai ressenti le poids de la responsabilité des jurés. Comme eux, j’ai été emplie de doutes, je ne suis pas parvenue à la vérité et je n’ai jamais eu de conviction ferme. Pour ma défense, la conclusion m’a surprise, je pense que rien ne me permettait de l’envisager. J’ai adoré le brouillard qui a guidé ma lecture.

Je sais que certains lecteurs ont été perturbés par la traduction. Même si au début, j’ai été dérangée par certaines tournures grammaticales, l’effet s’est estompé au fil des pages. En ce qui me concerne, j’ai déjà ressenti cela avec les traductions de Robert Pépin. Lorsque je lis les livres de Michael Connelly, j’ai besoin d’un temps d’adaptation, j’envisage, parfois, l’abandon et au fur et à mesure de la lecture, ce sentiment disparaît et je ne parviens pas à comprendre pourquoi j’ai été gênée au départ.

J’ai été captivée par cette plongée dans le monde judiciaire américain. J’ai adoré Tenir.

Je remercie sincèrement Doriane des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse.

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