
Il faut tuer Wolfgang Müller
Thierry Poyet
Editions Ramsay
Quatrième de couverture
Pourquoi un octogénaire vient-il poignarder un homme plus âgé que lui dans sa chambre d’Ehpad ?
Pourquoi la jeune journaliste Julienne Bancel s’entête-t-elle à croire complice des horreurs nazies un vieil Allemand naturalisé français depuis des décennies ?
Comment un grand-père et sa petite-fille se retrouvent-ils solidaires pour rendre la justice à leur manière ?
Avec Il faut tuer Wolfgang Müller, Thierry Poyet signe un troisième roman qui interroge le poids des souvenirs et la force des sentiments. Quand le principe de résilience est malmené par le refus d’oublier et qu’un passé traumatique pousse à une vengeance aveugle… Oser le pire au nom du bien reste le dernier projet commun face au silence et aux mensonges.
Après la vaillante Brigitte de La petite Stéphanoise (2019) et l’ambitieuse mais fragile Anne-Laure de Ce que Camus ne m’a pas appris (2021), Julienne incarne les valeurs positives de courage, d’altruisme et de générosité dans une œuvre puissante sur le devoir de mémoire et les liens intergénérationnels.
Mon avis
Mardi 12 juin 2012. Un octogénaire entre dans un Ehpad, donne son identité à l’accueil et se dirige vers la chambre 242. Il pénètre dans la pièce et poignarde le nonagénaire qui y réside.
Julienne Bancel est journaliste. Elle connaît bien l’Ehpad des jours tranquilles. Depuis l’automne 2011, elle mène une enquête sur les anciens employés de l’usine Michelin. L’axe de son reportage est une série de portraits d’anciens ouvriers qui ont connu un parcours singulier ou qui présentent une « particularité remarquable ». « Dans sa liste, elle avait inscrit un ancien curé défroqué », un jeune rugbyman qui n’a pu faire carrière en raison de sa consommation de joints, une transsexuelle. […] Et puis, M. Müller. » (p. 57) Le destin de ce dernier l’intéresse particulièrement : elle ne comprend pas pour quelle raison un ancien prisonnier de guerre allemand, n’est pas rentré dans son pays, lorsqu’il a été libéré. Elle est convaincue qu’il a commis des exactions pendant la guerre et elle est déterminée à lui faire avouer. Mais le vieil homme ne lâche rien sur son passé. Il n’apprécie pas Julienne et ne lui cache pas.
Les investigations de la jeune femme bouleversent sa vie entière. Le manque d’intérêt de son conjoint la conduit à une remise en cause de son couple. Les réactions outragées de sa famille provoquent un changement en elle : elle s’affirme dans ses convictions. Mais, surtout, elle écoute enfin celui qui a connu la guerre, qui n’a jamais pu parler et qui n’a jamais été entendu : son grand-père. Les confidences de celui-ci révèlent son traumatisme et éveillent la conscience de Julienne. Elle comprend la nécessité du devoir de mémoire.
Thierry Poyet interpelle sur le poids du passé, sur l’urgence de donner la parole à ceux qui n’ont plus osé parler après la guerre, sur le travail de ceux qui se battent pour que les horreurs ne soient pas oubliées et que la justice soit rendue. Certains actes ne peuvent être pardonnés et doivent être punis. Peu importe le temps passé. Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Il montre aussi que les consciences peuvent s’éveiller, comme cela s’est produit pour Julienne. Au fil de ses recherches, la journaliste a remis en cause les fondements de son existence et l’a transformée.
Mais Qui veut tuer Wolfgang Müller et pour quel motif ? Vous le saurez à la fin de ce livre que j’ai adoré.
Je remercie sincèrement Thierry Poyet et les Éditions Ramsay pour ce service presse.
Du même auteur
« il faut tuer Wolfgang Muller » fait partie de ces romans qu’on regrette d’avoir lu pour une simple raison : on n’y trouve aucune « conclusion » ,ni réponses aux questions que tous les personnages se posent tout au long du livre,tant et si bien qu’on devine dans les 30 dernières pages que c’est foutu, qu’on va rester avec ce meurtre sur les bras,pas guère plus avancés qu’au début…donc,trop de circonvolutions inutiles qui n’apportent pas grand chose au récit,un gaspillage de questionnements qui ralentissent l’intrigue…bref, médiocre et sans saveur… à éviter, selon moi…
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Bonjour,
Je vous trouve très dur au sujet de ce livre. Je pense que l’important n’est pas le meurtre, mais l’enchaînement d’événements qui a conduit un vieil homme à en tuer un autre. Pour moi, les thèmes principaux sont le devoir de mémoire et l’éveil des consciences. Ce n’est pas un thriller, mais un roman avec une réflexion autour des crimes de guerre. En ce qui me concerne, j’ai adoré Il faut tuer Wolfgang Müller.
Bon week-end.
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