
Les femmes du North End
Katherena Vermette
Editions Albin Michel
Collection Terres d’Amérique
Traduction de Hélène Fournier
Quatrième de couverture
« Un roman réaliste et sans concession. Une jeune autrice qui ira loin. » Margaret Atwood, autrice de La Servante écarlate
Réveillée en pleine nuit par son nouveau-né, Stella assiste depuis sa fenêtre à une violente agression. Elle appelle la police, mais les assaillants et leur victime s’enfuient avant l’arrivée des agents. Ce drame et l’énigme qu’il fait planer vont ébranler toute la communauté amérindienne du North End, un quartier défavorisé de Winnipeg.
Donnant voix à neuf femmes et un homme, ce roman retrace les événements qui ont conduit à cette nuit tragique. De Cheryl, qui pleure la mort de sa sœur à Paulina, mère célibataire; de Phoenix, adolescente sans repères, à la vieille et malicieuse Kookom, sans oublier Tommy, le jeune policier métis qui ne trouve pas sa place parmi les Blancs : tous racontent leurs espoirs et leurs échecs, jusqu’au dénouement, déchirant et lumineux.
Fresque intergénérationnelle sur l’identité et la résilience des femmes autochtones au Canada, ce premier roman impose Katherena Vermette comme une nouvelle voix puissante et engagée de la littérature nord-américaine contemporaine.
Mon avis
Une nuit, à la Brèche, un terrain vague situé dans un quartier défavorisé de Winnipeg, Stella est réveillée par son bébé qui fait ses dents. Par la fenêtre, elle voit une scène qui semble être une bagarre. Pendant qu’elle est au téléphone avec la Police, elle voit les assaillants s’enfuir. Puis, avant que les secours arrivent, elle voit la victime, qu’elle suppose être une femme, se lever et partir. Seule chez elle avec deux enfants en bas âge, elle n’a pas pu intervenir. Elle est certaine qu’une femme, d’environ 1m50 a été violée, mais les agents sont sceptiques. Il neige et sur place, ils n’ont retrouvé que du sang et une bouteille de bière.
Dix voix racontent cette nuit tragique : toutes sont féminines, sauf une, celle de Tommy, un des enquêteurs. Au départ, le nombre de personnages déstabilise, mais très vite, nous nous y retrouvons. Chaque voix prend le relais de l’autre, soit pour préciser, soit pour évoquer le passé, ou encore pour relater les évènements présents ; ce sont quatre générations qui s’expriment. Elles sont au cœur du drame, directement ou indirectement. Au départ, leurs existences semblent juxtaposées, puis les liens se dévoilent, la toile déploie ses fils, les connexions s’établissent et le déroulement des faits, ainsi que les prémices ayant permis à ces derniers de se produire, sont énoncés avec un sentiment de fatalisme. Pourtant, malgré la douleur imputable au racisme, aux violences faites aux femmes autochtones et à la domination des gangs, l’espoir s’entend. La solidarité féminine et familiale se resserre, se ressent et tente de s’épanouir. Plusieurs de ces femmes représentent la force et la résilience. Des sentiments de culpabilité se disputent à l’envie d’être présents, des pardons sont implicites et le clan se rassemble.
A la fin du livre, toute la lumière est faite sur le déroulement et les conséquences de cette nuit dramatique. Certains éléments ajoutent une dimension surprenante et terrible au crime. J’ai été ébranlée par le dénouement. Ce roman m’a énormément touchée. Les scènes comportent une palette élargie d’émotion : les sourires racontent la souffrance, le chagrin évoque les souvenirs heureux, la délicatesse essaie d’atténuer la brutalité, les bras accueillants effacent l’absence, etc. Alors que les origines de l’histoire sont violentes et tragiques, Katherena Vetmette les décrit avec poésie et une douceur émouvante ; la beauté s’empare de l’horreur. J’ai adoré Les femmes du North End.
Je remercie sincèrement Claire des Éditions Albin Michel pour ce service presse.
J’étais sûre qu’il te plairait beaucoup 😊
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Et tu avais raison, 💖.
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Merci à toi pour le tag, 💖.
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