
La Femme de chambre
Nita Prose
Editions Calmann-Lévy
Quatrième de couverture
« Je suis votre femme de chambre. J’en sais tellement sur vous. Mais en fin de compte, vous : que savez-vous vraiment de moi ? »
Bienvenue au prestigieux hôtel Regency Grand, avec ses tapis de velours rouge, ses dorures et ses employés plus rocambolesques les uns que les autres. La jeune Molly, discrète, solitaire et zélée, y travaille comme femme de chambre et en connaît tous les recoins.
Mais un jour, elle trouve la richissime Mme Black dans sa suite, paniquée, aux côtés du corps sans vie de son mari – une pagaille bien compliquée à ordonner.
Mêlée malgré elle à cette étrange affaire de meurtre, Molly va mener l’enquête, aidée de quelques précieux collègues et amis. Elle va alors découvrir que derrière la magnifique façade, le Regency Grand cache bien des secrets…
Client assassiné, employés loufoques et femme de chambre attachante : entrez dans les coulisses d’un hôtel de luxe !
Mon avis
Molly est femme de chambre au prestigieux hôtel Regency Grand. Elle est très fière de son emploi et elle s’applique dans son travail. Elle est celle qui rend leur perfection aux chambres, qui fait disparaître toutes les traces de la nuit, qu’elle ait été agitée ou sage, solitaire ou non. Après son passage, tous les indices sur votre vie privée ont disparu, la pièce retrouve « son aspect d’origine, immaculé. » (p. 9) Dès que Molly revêt son uniforme, elle se sent en confiance, elle sait quelles sont ses missions. Quand elle l’enlève, elle se sent perdue. Elle a des difficultés dans les interactions sociales, elle a du mal à décoder le langage corporel, elle parle, souvent, d’une manière décalée et ses mots ne renvoient pas toujours le sentiment qu’elle veut exprimer. Elle a conscience qu’elle est différente de la norme, mais sa mamie lui a appris à s’adapter et à interpréter le langage des autres. Hélas, depuis le décès de son aïeule, Molly est seule.
Molly est très attachante. Je souriais, avec tendresse, lorsqu’elle commettait des impairs. Ses maladresses entraînent des quiproquos amusants. Malheureusement, les personnes malintentionnées profitent de sa naïveté. Molly ne devine pas toujours les messages cachés derrière les mots, elle décèle de la gentillesse dans ce qui n’est que de la manipulation.
Son monde bien organisé est chamboulé lorsqu’elle entre dans la suite de monsieur Black et découvre la mort du client. Elle fait ce qu’elle sait faire de mieux : ranger, sans anticiper les conséquences de son intervention. De plus, comme je l’ai dit précédemment, elle ne maîtrise pas les codes de la communication. Dans cette situation inédite, elle est désarmée. Cependant, elle ne s’effondre pas et mène l’enquête, aidée de vrais et de faux amis.
L’histoire est racontée par Molly, aussi, les drames sont relatés avec légèreté. Ce personnage m’a fait fondre, car son innocence est touchante. Elle est douce et bienveillante et ne perçoit pas l’hypocrisie. Elle a une vision binaire des comportements des autres. Si elle voit qu’une personne se conduit mal, elle comprend qu’elle est mauvaise, mais elle ne détecte pas les signes invisibles. Elle entend les mots dans leur sens premier et ne décèle pas les métaphores et l’ironie. Elle accorde facilement sa confiance. Elle est pure et perçoit difficilement qu’elle évolue dans un monde qui n’est pas aussi bon qu’elle. Même si, par moments, elle nous surprend…
J’ai adoré La Femme de chambre. C’est une comédie savoureuse, mêlée de suspense. Un vrai régal.
Je remercie sincèrement Doriane des Éditions Calmann-Lévy pour cette superbe box.
