
Tu marches parmi les ruines
Tyler Keevil
Editions Seuil
Quatrième de couverture
Ton histoire commence par la fin.
La fin de ta vie, le jour où Tod, ton mari, a été poignardé à mort. Depuis tu erres, sans but et sans émotion. Tu décides de quitter ton travail, puis Londres et de partir à Prague. Simplement parce que c’est là que Tod t’avait demandée en mariage.
En déambulant dans la ville brumeuse, tu te rapproches de la pègre locale. Te voilà chargée d’une mission : traverser la frontière et récupérer un « colis » en Ukraine. Tu as enfin un but. Mais ce colis, c’est un être humain. Au fond de ton cœur gelé, une étincelle jaillit.
Tu ne peux pas suivre leurs règles.
Et vous êtes désormais en danger.
L’auteur
Tyler Keevil est né à Vancouver, a vécu à Prague puis s’est installé au pays de Galles alors qu’il avait une vingtaine d’années. Scénariste et écrivain, il est l’auteur d’un recueil de nouvelles et de quatre romans, tous primés et acclamés par la presse. Tu marches parmi les ruines est son premier roman traduit en France.
Mon avis
Londres. Après une soirée au cinéma, Eira et son mari, Tod rentrent chez eux, en bus. A l’avant du véhicule, un homme crie des injures. Tous les usagers baissent le regard, sauf Eira. L’agité la repère et s’en prend à elle. Tod se conduit en héros et s’interpose. Il est assassiné d’un coup de couteau sous les yeux de son épouse. Après cette nuit tragique, cette dernière ne parvient plus à supporter sa vie. Elle décide de quitter Londres. Sur un coup de tête, elle choisit d’aller à Prague, la ville dans laquelle Tod l’a demandée en mariage. Lorsqu’elle passe la douane, l’agent lui dit qu’elle est « le bon type de voyageuse ». Même si elle s’interroge, elle ne sait pas encore ce que cache cette expression.
L’avion a atterri de nuit et elle ne peut prendre possession de sa location que le lendemain matin. Elle ne va pas à l’hôtel et décide de tuer le temps, sur la place Venceslas, qu’elle sait être toujours illuminée. C’est là qu’elle rencontre Mario, un intermédiaire de la pègre locale.
Par la suite, Eira cherche délibérément les ennuis. Elle accuse le besoin d’argent, mais surtout l’envie de frisson. Elle revoit Mario et accepte sa proposition de travail. Sa première mission est de récupérer un colis en Ukraine. Lorsqu’elle comprend le véritable objectif de la transaction, elle est horrifiée. Elle décide de s’enfuir avec celui qu’elle doit rapatrier en République Tchèque. Contre une valise, il lui a été confié un humain. Elle part en cavale, déterminée à sauver leurs deux vies. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils ne font plus qu’un. Le frisson est beaucoup plus grand que celui qu’Eira souhaitait, elle est prise au piège.
La narration est à la deuxième personne du singulier. L’auteur semble s’adresser à nous et nous inclure dans l’action. L’explication sur ce choix surprenant arrive tardivement (à la fin de la première partie) et donne une nouvelle dimension au récit.
J’avais l’impression que toutes les scènes se déroulaient dans l’obscurité (même celles qui se passaient en journée), tant j’ai été envahie par la noirceur des évènements et des poursuivants. A la place d’Eira, je n’aurais absolument pas su quel stratagème tenter pour les semer. Comme moi, elle est ignorante des méthodes des milieux mafieux. Peut-elle échapper à ceux prêts à tout pour récupérer leur « marchandise » ? Les actions s’enchaînent, aussi la peur collait à ma peau, j’étais oppressée par cette atmosphère lugubre et inquiétante. J’ai été embarquée par le rythme haletant de cette course contre la mort. J’ajouterais que, par moments, le fait qu’une partie de l’intrigue concerne l’Ukraine, m’a été difficile, émotionnellement, en raison de ce que vit le peuple ukrainien. Même le titre rappelle, tristement, la réalité, 😢, alors que l’auteur ne pouvait pas anticiper les évènements.
Je remercie sincèrement BePolar et les Éditions Seuil pour ce service presse.