
La complainte d’Isabeau
Brigitte Moreau
Editions F.Deville
Quatrième de couverture
Aurore s’attend à passer un été morne et ennuyeux loin de Paris, de la Sorbonne et de son amour. Elle retrouve, le temps des vacances, le village perdu où elle a passé ses premières années, entourée par les deux femmes qui l’ont élevée, sa mère et sa grand-mère. Elle récupère sa chambre d’enfant qui, la nuit, devient le théâtre de visions étranges : une dame blanche vient lui chanter une berceuse singulièrement familière. Ces visites nocturnes sèment le trouble dans son esprit et réveillent la mémoire familiale. Poussée par la curiosité et malgré le mutisme obstiné de son entourage, Aurore questionne, fouille, écoute et suit les indices qui se présentent à elle. Peu à peu, elle recompose l’histoire de sa famille et lève le voile sur un secret qui fait basculer sa vie.
Mon avis
Aurore a été élevée par sa mère et sa grand-mère, dans un village isolé. Elle est étudiante à La Sorbonne où elle se construit une existence libre et indépendante. A Paris, elle a un amoureux, qu’elle quitte pendant deux mois, le temps de grandes vacances. Les femmes de sa famille ne doivent pas soupçonner le vent de liberté qui souffle sur sa vie. Le changement est brutal, mais elle y est préparée. Alors qu’à l’intérieur d’elle-même, elle se languit de retrouver sa condition estudiantine, elle se conforme aux attentes familiales, même si l’ennui prédomine. Respectueuse envers ses aînées, elle se plie aux règles strictes et décide de mettre à profit ce temps de repos, pour écrire.
Cependant, des évènements étranges perturbent la quiétude de la propriété. La nuit, Aurore entend une berceuse qui a des réminiscences de l’enfance. Elle a la sensation d’une présence surnaturelle, qui lui évoque une dame blanche. Une rencontre étonnante contribue, également, à la déstabiliser. Elle entreprend des recherches sur le passé : son monde s’effondre lorsqu’elle exhume un secret. Elle ne pourra plus jamais être la même.
L’écriture est épurée. Les mots vont à l’essentiel, donnant l’impression que l’histoire nous est racontée par un témoin proche et omniprésent. Cette simplicité, qui m’a fait dévorer ce roman, me surprenait lors des passages psychologiques. J’aurais aimé une analyse plus poussée des émotions d’Aurore, même si nous les ressentons dans la description de ses réactions.
J’ai aimé observer l’évolution d’Aurore. Au début du roman, elle n’ose pas dévoiler sa véritable personnalité. Par peur de blesser ses proches, elle n’exprime pas ses envies. Intérieurement, elle a la fougue de la jeunesse, mais elle montre une apparence de sagesse, de solitude et de discrétion. Pour respecter les convenances de son éducation, elle cache son bonheur amoureux. De secrets en secrets, sa véritable personnalité remplace les faux-semblants. J’ai, aussi, apprécié que le mystère s’épaississe au fil des pages. La frontière entre réalité et paranormal est ténue. Chaque découverte d’Aurore opacifie la précédente. Jusqu’à l’explosion…
J’ai bien aimé La complainte d’Isabeau et je remercie les Editions F.Deville et l’Agence Gilles Paris pour ce service presse.