La petite fille qui se cachait dans les arbres, Michel Verrier

La petite fille qui se cachait dans les arbres

Michel Verrier

Editions Héraclite

Quatrième de couverture

Louise, petite fille intelligente aux yeux bleu profond, est née dans le Haut-Beaujolais après la Deuxième Guerre mondiale. Ne semblant pas appartenir à la lignée paysanne des Morestal contrairement à ses deux soeurs, elle est maltraitée et brutalisée par Jean, son père, qui souhaite de cette manière punir sa femme Mireille pour une prétendue infidélité colportée par les mauvaises langues du village. Dominée par la peur, Louise se referme sur elle-même et apprend à se méfier de chacun. Après avoir tenté d’oublier son enfance malheureuse, Louise est rattrapée par son passé de manière inattendue… Avec son nouveau roman à l’intrigue magnifiquement menée, Michel Verrier nous confronte à des personnages très profonds dotés de personnalités ambivalentes. Que cache la cruauté de ce père au double visage ?

Mon avis

Depuis son mariage avec Jean, Mireille est la cible des mauvaises langues du village. Régulièrement, de « bonnes âmes » disent, à son époux, qu’elle est infidèle. Pendant quelque temps, la naissance de leur premier enfant, Marie-Laure, apaise le mari jaloux, mais très vite, les rumeurs reprennent. Lorsque leur deuxième fille vient au monde, il est persuadé qu’elle est le fruit d’un adultère. De la main de son père, la petite Louise ne connaît que les coups ; de sa bouche, elle n’entend que des brimades. Même sa mère a renoncé à la protéger, seule sa sœur essaie d’adoucir sa peine. Mais que peut une enfant, face à la violence d’un parent ? Les arbres offrent un refuge à Louise. L’orme géant, âgé de deux-cents ans, est son ami : depuis la plus haute branche, elle observe la vie des villageois. Pour les animaux, elle est la petite fille qui se cache dans les arbres. Un jour, Jean franchit la ligne noire.

J’ai été très touchée par l’histoire de Louise. Le récit est inspiré de faits réels et cela se ressent. En effet, Michel Verrier décrit, avec émotion, le calvaire de cette petite fille, l’impuissance de sa mère à la sauver et le courage des enfants qui surpassent celui des adultes. Ces derniers savent, mais détournent les yeux. Louise est victime de la haine vouée à sa mère. Petite, elle ne peut se rebeller, car elle n’a aucun soutien. Le silence entoure son existence tout entière, il fait partie d’elle ; lorsque les limites sont dépassées, il devient son cri. Nous percevons la détresse de Louise. Elle sait qu’elle n’a aucun pouvoir, elle subit et n’a aucun espoir. Son mal-être est parfaitement dépeint. Le contexte l’enferme dans un état d’acceptation des coups et des maltraitances. L’auteur analyse, également, les séquelles des sévices qu’elle a subis et explique la difficulté à faire confiance, les angoisses, les sursauts, etc.

La personnalité des personnages adultes est forgée à partir d’une dualité. Aussi, la douleur provoquée par leurs actes ou par leur immobilisme est encore plus forte. Michel Verrier montre combien il est difficile pour Louise de comprendre la cruauté dont elle a été victime. De plus, des découvertes rendent sa reconstruction encore plus complexe. J’ai été très émue par Louise, enfant, puis jeune fille. Ses traumatismes et ses espoirs sont d’une grande justesse. L’auteur parvient à maintenir l’équilibre entre la douceur de Louise et de ses sœurs et les brutalités familiales. Malgré le sujet tragique, parfaitement traité, l’espérance est en filigrane.

J’ai été très touchée par La petite fille qui se cachait dans les arbres, que j’ai adoré.

Je remercie sincèrement les Éditions Héraclite pour leur confiance.

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