Augustin, Alexandre Duyck

Augustin

Alexandre Duyck

Editions Mon Poche

Quatrième de couverture

Le 11 novembre 1918 à 5h15, la France et l’Allemagne signent l’armistice. Mais l’état-major français décide d’attendre onze heures, en ce onzième jour du onzième mois, pour que cessent les combats. À 10h45, le soldat de première classe Augustin Trébuchon est tué. Il est le dernier soldat français tué. Alexandre Duyck a fouillé les archives militaires et civiles, retrouvé tout ce qu’on pouvait savoir sur ce berger devenu soldat et imaginé le reste : les pensées de cet homme courageux, observateur, taiseux, blessé deux fois, qui fut de tous les combats, ne prit en 4 ans qu’une seule permission et obéit aux ordres jusqu’au bout.

Mon avis

Il s’appelait Augustin Trebuchon. Il a été le dernier des 1 400 000 soldats français et coloniaux morts pour la France. Il a été tué le 11 novembre 1918 à 10 h 50. C’était 4 h 35 après que l’Armistice ait été signé. Les combats auraient pu cesser à 5 h 15, mais l’Etat-major français a privilégié le symbole aux vies humaines. Le maréchal Foch a décidé que la guerre devait se terminer la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918. Augustin a survécu aux obus, aux combats corps à corps, au froid, à la faim, aux maladies, mais pas à cet ultime message qu’un capitaine lui a ordonné de porter. Le contenu de ce dernier est révoltant, car il ne contient aucun caractère d’urgence. Agent de liaison, Augustin a été sacrifié. Ce 1561eme jour de guerre, trente-cinq hommes sont morts. Pourtant, la date qui est inscrite sur le monument aux morts, ne correspond pas à la réalité. Dans ses Souvenirs de la guette 1914-1918, Charles de Berterèche de Menditte, officier d’infanterie, a écrit : « Il n’était tout simplement pas possible de mourir pour la France le jour de l’armistice, le jour de la victoire. » (p. 196)

Alexandre Duyck s’est fondé sur les archives militaires et civiles pour reconstituer l’histoire d’Augustin. Alors que sa situation familiale le dispensait de répondre à l’appel de la mobilisation, ce berger de trente-six ans a choisi d’être incorporé dès le premier jour de guerre. Il a survécu pendant quatre ans et quatre mois, dans les tranchées. L’auteur lui rend hommage en imaginant ces pensées, ses aspirations et sa perception du conflit. Il a imaginé les sentiments et les analyses de celui qui a participé à toutes les batailles, qui a vu ses camarades mourir, qui a été témoin et victime de l’absurdité de certains ordres, qui a subi des conditions d’existence inimaginables. L’auteur retranscrit les nuits sans sommeil, le froid, l’humidité, les bruits, les blessures, la peur, les bestioles qui attaquent les corps des valeureux soldats, etc. Je n’ai pu qu’éprouver un immense respect pour ces hommes qui ont résisté à un enfer indescriptible, que pourtant, l’auteur parvient à nous faire ressentir. J’ai été saisie par le courage de nos ancêtres, j’ai été émue par leur humanité et j’ai été secouée par leur vision acérée des évènements. J’ai rêvé avec Augustin de sa vie d’après. J’ai écouté cet homme, taiseux de nature, se raconter petit à petit. J’ai admiré ses choix et j’ai eu mal, quand j’ai compris les raisons de certains.

J’ai été, aussi, révoltée d’apprendre le sacrifice de ces derniers soldats morts pour la France. Je ne me rappelle pas que ces faits m’aient été enseignés à l’école et je ressens de la colère au sujet de cet oubli volontaire, destiné à masquer la honte des dirigeants. Cela me donne l’impression que pour l’armée, ces vies ne comptaient pas, seule l’image importait. Je suis choquée que ces hommes soient tombés dans l’oubli et je remercie Alexandre Duyck pour l’hommage qu’il leur a rendu. Augustin est un livre que je n’oublierai pas. Mais surtout, je n’oublierai pas celui qui portait ce prénom.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions Mon Poche pour ce service presse.

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