Le Paradis des Vauriens, Wendall Utroi

Le Paradis des Vauriens

Wendall Utroi

Editions Slatkine & Cie

Quatrième de couverture

Le noir paradis des amours enfantines.

« Dans ce nouveau roman, j’ai voulu donner vie à deux enfants blessés : Kalya, d’origine tsigane, que recueille un ferrailleur, et Sans-Nom, un gamin un peu chétif, fils d’une prostituée. L’histoire prend sa source dans les plaines du Nord au milieu des années 30 et vient mourir dans le sud-est de la France beaucoup plus tard. Deux lieux, deux époques et deux terribles destins. Aimer le destin, c’est le forcer à vous écouter pour que, un jour, à son tour, il vous aime un peu.

J’ai une affection particulière pour ces deux personnages. Ils m’habitent depuis toujours. Je voudrais tellement qu’ils entrent dans vos vies. »
Wendall Utroi


Le Paradis des Vauriens est le neuvième roman de l’auteur des Yeux d’Ava et de La Loi des hommes. Une saga comme on les aime, avec de la haine et de la colère, un peu de violence, beaucoup de joie et l’amour, toujours.

Mon avis

« Calme-toi, petit ». Des mots que l’homme ne supporte pas. Nous sommes en avril 1962 et il erre sur les routes, transportant avec lui son bagage. Celui de son histoire est plus lourd que le sac contenant ses affaires. Le poids de son passé pèse sur ses épaules. Nous ne savons pas ce qu’il a vécu, ni quel est ce fardeau qui alourdit sa tête et son cœur. Dans ce dernier, il est décidé à ne laisser entrer aucun sentiment, il est déjà empli de souvenirs et de chagrin. Quels sont-ils ? Il ne le dira pas, ils ne manifestent que la nuit, lorsque l’esprit lâche prise. Pourtant, malgré son caractère taciturne, un fermier lui ouvre sa porte et lui propose un abri temporaire. Hélas, la vie est cruelle et la cohabitation tourne au drame. Il fuit encore. Il est l’homme sans nom. Il est un bandit, il commet des actes révoltants, pourtant, nous nous attachons à lui. L’amour de l’auteur pour lui se ressent si fortement que nous l’aimons, nous aussi. Nous accusons les circonstances, nous souffrons des conséquences de ses actes, des douleurs qu’il impose aux autres, mais nous avons mal pour lui. Quoi qu’il fasse, nous restons à ses côtés.

« On la surnommait Lucia la douce ». (p. 24). Elle est belle, elle aime l’amour et l’argent. En mars 1937, elle donne naissance à un petit garçon, Hugo. Il n’a pas de père, aussi Lucia retourne vivre chez ses parents, dans le Nord de la France. En mai 1940, elle fuit les bombardements allemands et part à Paris, avec son enfant, qu’elle souhaite protéger. Hélas, en juin 1940, l’ennemi envahit Paris. Elle tente de survivre et fait des mauvais choix. En 1943, à presque sept ans, Hugo découvre la cruauté des hommes et le courage des femmes.

Elle s’appelle Kalya. Elle porte « un prénom gitan qui vient de Roumanie, il paraît que ça veut dire “ sainte ”. » Hugo a onze ans, il vit à Anzin, près de Valenciennes, avec sa maman. Les deux enfants se reconnaissent l’un en l’autre. Ils font des bêtises, ils s’amusent, leur amitié est « à la vie, à la mort », chacun fait ressortir le meilleur de l’autre. Ils sont émouvants, fougueux, meurtris par la vie et leur cœur est pur. Un terrain vague devient leur monde, celui de tous les possibles : c’est le Paradis des Vauriens. Ils élaborent les plans les plus fous, ils se confient et se soutiennent. Leur enfance s’exprime quand ils sont ensemble.

Ils s’appellent Henri, Marceau, Joseph, Solange, Sarah, Mitra, Steph, Thalion, Thaliana, etc. Ils ont tous influé sur le destin des personnages que j’ai présentés précédemment ; en bien ou en mal.

Il m’est difficile d’exprimer les sentiments au sujet de ce roman, j’ai du mal à trouver les mots pour parler de cet ascenseur émotionnel. En effet, Wendall Utroi explore la noirceur de plusieurs destinées, pourtant les pires moments sont toujours éclairés de lumière : par les sentiments, par l’altruisme, par l’amour incommensurable, par l’héroïsme, le sacrifice, le désir de protection, l’envie de liberté, la bonté, l’urgence, etc. Cependant, autour de cette beauté, la cruauté est omniprésente. L’auteur crie sa révolte au sujet des violences envers les personnes vulnérables, que ce soient les enfants, les femmes, ou les personnes fragiles sur un plan que je ne peux pas dévoiler. Sous la bienveillance pour ses personnages, gronde sa rage contre l’injustice. Il montre, également, que derrière des actes, se cachent un passé, des cicatrices, des raisons. C’est, parfois, une succession d’événements qui écrit le destin.

Lorsque l’auteur relate des tragédies, qu’il nous déchire le cœur, il ne nous abandonne pas, il nous accompagne. Nos larmes coulent, pourtant, il nous rattrape. Puis arrive ce passage où l’émotion nous submerge, on ne peut plus la retenir. Nous oublions que Wendall est toujours là et qu’il ne nous lâche pas.

Est-ce un hasard si je me suis souvent trompée sur le titre ? Que je l’ai, plusieurs fois, appelé Le Gang des Vauriens ? Ce qui est certain, c’est que ce roman est un coup de cœur pour moi.

Je remercie sincèrement Elisa des Éditions Slatkine & Cie pour ce service presse.

Du même auteur

La loi des hommes

Les yeux d’Ava

Comme un phare dans la tourmente

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