La Mécanique de l’Ange, Philippe Hugon

La Mécanique de l’Ange

Philippe Hugon

Editions de Borée

Quatrième de couverture

Paris, avril 1793. Après un dépit amoureux, François Dambrun, jeune homme aussi beau que sans fortune, entre au service du bourreau du Tribunal révolutionnaire, Charles-Henri Sanson. Très vite, une étrange relation se noue entre les deux hommes. Fasciné par la grâce et l’innocence de son élève, Sanson trouve un réconfort dans sa présence, d’autant que l’impitoyable exécuteur souffre secrètement d’exercer un métier qui lui fait horreur. Mais un jour, Sanson découvre amèrement les sadiques projets que complote son jeune apprenti. Une lutte s’engage alors, sur fond des événements de la Terreur.

Mon avis

François Dambrun travaille dans une étude de notaire. Par sa beauté, il attire les regards, mais il ne supporte pas que les personnes aisées constatent sa pauvreté. Aussi, il préfère exécuter les tâches de copie et n’aime pas que son employeur lui demande de rencontrer les clients de l’étude. Or, un jour, il doit se rendre chez un député de la Convention : M. de la Jussienne. Il y rencontre la fille de ce dernier, Charlotte, et il est charmé par elle. Il est décidé à la séduire.

Nous sommes en 1792. Une invention meurtrière a été installée à Paris : la guillotine. Charles-Henri Sanson est responsable des exécutions. Il n’aime pas le mot bourreau, il préfère penser qu’il est au service de la justice. Lorsqu’il rencontre François, il lui propose de rejoindre son équipe. Sanson est fasciné par la beauté et les manières de son nouvel aide et lui confie de plus en plus de responsabilités. Le jeune homme a un visage d’ange et cela réconforte Sanson qui est de plus en plus tourmenté par sa fonction. En effet, chaque jour, les charrettes des condamnés à mort se succèdent. La guillotine ne connaît aucun répit, la Terreur sème la mort. François, quant à lui, prend de l’assurance ; il est déterminé à obtenir ce qu’il convoite, que ce soit amour ou argent. Il est prêt à tout. Alors que Charles-Henri Sanson souhaiterait que le flux d’exécutions diminue, son apprenti élabore un funeste projet.

Deux visions s’opposent dans ce roman : celle de celui qui est bourreau de père en fils et qui est torturé par les remords et celle du novice qui se sert de la mort pour se faire une place. L’un est habité par les cauchemars, l’autre par les rêves. François a du mal à dissimuler son plaisir de voir les têtes tomber. Le garçon discret dévoile une personnalité machiavélique.

Je ne connais pas bien cette période de l’Histoire et j’ai été abasourdie par les simulacres de procès et le nombre de personnes tuées. Certains passages sont glaçants, l’hécatombe est effrayante et La Mécanique de l’Ange illustre, parfaitement, pour quelle raison, cette période est appelée La Terreur. En contant ces deux années terribles du point de vue de ceux qui actionnaient la lame, Philippe Hugon nous place au plus près de l’horreur et nous percevons la peur qui régnait. De plus, l’aversion de Charles-Henri Sanson pour sa mission rappelle que derrière le nombre d’exécutés, ce sont des personnes qui affrontent la mort en face. Ils connaissent l’issue. Alors que François est un personnage imaginé par l’auteur, Sanson était, réellement, le bourreau de la capitale.

La Mécanique de l’Ange est un roman passionnant sur une période très sombre de l’Histoire. Je vous le recommande.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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