
On ne parle plus d’amour
Stéphane Hoffmann
Editions Albin Michel
Quatrième de couverture
« L’amour est une emprise réciproque qui fait s’envoler la liberté. Donc, n’en parlons plus. »
Louise et Guillaume ne parlent plus d’amour, ils le font.
Pourtant, Louise doit épouser dans quelques mois un homme riche qu’elle méprise, quand Guillaume tente de se relever d’un chagrin où il a cru mourir.
Leur passion bouleverse tout dans cette petite villégiature de Bretagne où s’agite une société qui ne croit qu’au champagne, aux régates, aux jardins, aux bains de mer et autres plaisirs de l’été.
On l’aura compris, dans On ne parle plus d’amour, il n’est question que d’amour.
Il blesse, distrait, porte, détruit, réconforte et s’impose à la dizaine de personnages qu’il mène dans ce roman vibrant et léger comme une flèche, et qui frappe en plein cœur.
Mon avis
Louise, âgée de vingt ans, doit épouser, dans quelques mois, Armand-Pierre Foucher, un homme plus âgé qu’elle. Elle ne l’aime pas et elle sait qu’elle divorcera. Ce mariage de convenance apportera des fonds à l’entreprise de son père, un homme talentueux, mais incapable de s’occuper de gestion : l’argent lui file entre les doigts. Le futur époux n’a pas de sentiment pour sa fiancée. Il recherche un statut marital pour appuyer sa carrière. Cependant, il désire que Louise respecte mieux les codes de leur monde. Les fiancés se méprisent et leurs échanges sont teintés d’ironie. Lors d’une réception en l’honneur d’Olivier Lemarié, le père de Louise, un jeune homme bouleverse le protocole. Il ne porte pas la tenue du club et n’est pas le bienvenu. La jeune fille ne reconnaît pas immédiatement celui qui l’a aidée à sauver un oiseau, quelques mois plus tôt. Il s’appelle Guillaume, il est le fils du baron de Guénic. Il a rejoint le domaine breton de sa famille pour oublier un chagrin d’amour.
Comme l’indique la quatrième de couverture : « Louise et Guillaume ne parlent plus d’amour, ils le font. » Les sentiments ne sont pas exprimés, mais leurs actes laissent penser qu’ils existent. L’amour est libre et il est celui qui permet d’analyser les envies, les désirs, les projets et les refus. Il est celui qui fait naître. Il est sans chaînes. Son pouvoir est-il suffisant pour briser celles des convenances ?
Dans ce roman, Stéphane Hoffmann égratigne la bourgeoisie et la noblesse. Les apparences et les apparats dominent, le mensonge est le langage, la pseudo-supériorité s’affiche, aussi la désinvolture et la simplicité des deux tourtereaux soufflent un vent de fraîcheur. Certaines scènes évoquent le vaudeville et la cocasserie des situations amuse.
Hélas, je ne suis pas parvenue à m’attacher aux personnages. Je pense que ma première prise de distance avec Louise a été provoquée par son amour de la chasse. Son discours m’a bloquée, en raison de mes convictions. Je crois, également, que mon attirance pour la couverture et ce que j’avais imaginé de l’histoire, en fonction de son résumé, ont tronqué mes attentes. J’avais anticipé une passion dévorante, un amour puissant et magnifique, or la caricature assumée et l’analyse des apparences sont le centre de l’intrigue. C’est une photographie sociologique du milieu bourgeois, que l’auteur décrypte avec humour. Malheureusement, même si j’ai aimé la plume emplie de finesse de l’auteur, la rencontre entre ce roman et moi n’a pas été entière.
Je remercie sincèrement Claire des Éditions Albin Michel pour ce service presse.