
Un petit air de famille
Marie-Claude Gay
Editions Christine Bonneton
Quatrième de couverture
À Bordeaux, la famille D’Urval-d’Estissac vit dans un bel hôtel particulier, situé dans le très chic quartier des Chartrons. Apolline, l’arrière-grand-mère, personnage haut en couleur, se passionne pour la généalogie, et va faire une stupéfiante et fort troublante découverte. Sa fille, Marie, médium reconnu, a élevé ses quatre petits-enfants après le décès accidentel de leurs parents. Charline, sage-femme dans une clinique bordelaise, est restée avec elles. L’aînée, Victoire, réside à Sydney, Gabin, travaille au consulat de France à Rovaniemi, en Laponie et cache un secret. Depuis son plus jeune âge, Maxence, qui réside à Paris, n’a qu’un seul but : atteindre le sommet de l’Everest, et part pour Katmandou. Fiancée à Stanislas de Villandrault, dont les parents possèdent un important vignoble à Pessac-Léognan, Charline, éperdument amoureuse, prépare son mariage qui a lieu au Cap-Ferret, station huppée, où la jeune femme a passé son enfance. Peu de temps après, effondrée, elle découvre le véritable caractère de son époux et se retrouve par les hasards de la vie, propriétaire du vignoble. Que va-t-elle en faire ? De rebondissement en rebondissement, tous, confrontés à leur destin, devront puiser en eux, la force d’y faire face.
Mon avis
A Bordeaux, dans un hôtel particulier, vivent trois générations de femmes. Apolline, la plus âgée est passionnée de généalogie. Sa fille, Marie, est médium. La fille et le gendre de cette dernière sont décédés et elle a élevé leurs quatre enfants. L’une d’entre eux habite à Sydney, le deuxième travaille en Laponie, Maxence, quant à lui, rêve de grimper au sommet de l’Everest et s’envole pour le Katmandou. Seule la plus jeune, Charline, vit avec les vieilles dames. Elle est sage-femme et elle prépare son mariage avec Stanislas de Villandrault. Son fiancé est l’héritier d’un grand vignoble. Peu de temps avant la cérémonie, son amoureux laisse entrevoir sa vraie personnalité, mais Charline n’écoute pas son intuition. Hélas, le soir des noces, Stanislas explose de violence.
La relation entre Stanislas et Charline est toxique. C’est une escalade dans la maltraitance. Au départ, elle est verbale, puis ce sont des trahisons, avant de plonger dans la violence physique. Marie-Claude Gay montre de quelle manière la jeune fille a été enferrée dans le piège de son amoureux. Au début, il était adorable. Petit à petit, il a montré des signes de mauvais caractère. Elle a accusé la fatigue, mais a commencé à s’interroger. Très vite, elle a semblé comprendre qu’elle ne pouvait pas rester. C’est pour cette raison que j’ai été surprise qu’elle se marie, car j’avais la sensation qu’elle analysait la situation avec lucidité et qu’elle avait décidé qu’elle ne vivrait pas sous le joug de Stan. Il est possible que ce décalage, que j’ai ressenti entre ses pensées et ses actes, provienne de la narration à la troisième personne du singulier. Cependant, j’ai apprécié que l’auteure décrive la spirale des relations toxiques et pourquoi il est difficile de s’échapper. J’ai aimé qu’elle aborde, également, la reconstruction de Charline.
D’autres thèmes sont abordés à travers l’histoire des frères de Charline. L’un illustre le dépassement de soi, l’autre est un message de tolérance et d’acceptation de lui-même. Marie, la grand-mère, est le lien entre les sujets : sa vie conjugale a été un enfer, aussi, la sexagénaire décide qu’elle a droit au bonheur et de picorer les instants de joie, sans être jugée. Quant à Apolline, elle découvre un secret familial.
Les portraits psychologiques sont précis. Nous assistons, impuissants, à la dégradation du couple de Charline. Elle a la chance d’être soutenue par les femmes de son entourage, qui, malheureusement, sont, parfois, démunies face à une situation qui les dépasse. J’ai aimé l’attention portée aux détails du comportement de Stanislas. En effet, son emprise est d’abord insidieuse, avant d’éclater réellement. Même si je regrette que les sujets soient nombreux et que de ce fait, certains d’entre eux ne soient pas approfondis, j’ai bien aimé Un petit air de famille.
Je remercie sincèrement Hélène des Éditions Christine Bonneton pour ce service presse.
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