
La nuit des abeilles
Josette Boudou
Editions de Borée
Collection Essentiels
Quatrième de couverture
À sa retraite, Simon devient apiculteur et s’installe avec sa fille Pauline au Clos des Églantiers. Un jour, un écrivain journaliste baptisé Tristan emménage dans la maison voisine. Très vite, il s’éprend de Pauline, mais leur complicité est régulièrement mise à mal par l’attitude suspecte du mystérieux jeune homme. Son métier cache en effet une tout autre activité : Tristan traque un milicien qui a dénoncé son frère à la Gestapo…
Mon avis
Au décès de son épouse, Simon a élevé seul ses filles. Alice avait quatorze ans et Pauline avait huit ans. Il a acheté une quincaillerie-droguerie à Saint-Didier-les-Bois, puis par la suite, il est devenu propriétaire du logement qu’il louait. Lorsqu’il a pris sa retraite, il a cédé le tout à sa fille aînée, qui y habite avec son époux, Germain, et son fils, Pierrot. Simon s’est installé au Clos des Églantiers, avec sa fille cadette et la fillette de cette dernière, Léna. Il est devenu apiculteur. Il regrette de ne pas voir souvent Alice, qui vit sous le joug de son mari, un homme irascible, colérique et autoritaire. Quant à Pauline, elle tient une librairie.
En 1947, le village s’enrichit de deux nouveaux habitants : Rémy, un enfant de l’Assistance Publique, que Germain accueille pour l’aider au magasin ; Tristan, lui, est journaliste. Simon perçoit que son nouveau voisin cache un secret. Malgré son amitié pour lui, il alerte Pauline. En effet, Tristan et elle se sont rapprochés, mais la quête du jeune homme semble rendre cet amour impossible : il mène des recherches sur des évènements liés à la guerre.
Simon s’inquiète pour ses filles qui ont beaucoup souffert au sujet des hommes. La première partie relate la perte de leur maman, puis leurs chagrins et leurs désillusions amoureuses. C’est une famille attachante qui a vécu plusieurs drames, peut-être à l’origine des mauvais choix qui ont suivi. Simon est un patriarche bienveillant et affectueux. Il a toujours veillé à la sécurité de sa famille, mais il a aussi été un héros. Malgré ses craintes, c’est un homme heureux. Il est présent auprès de ceux qu’il aime, sans être envahissant. Il prend soin de ses abeilles et en parle avec passion. Il est captivant lorsqu’il explique le fonctionnement de la ruche, les tâches de chaque abeille, l’incroyable travail de chacune et les rôles établis. Il est respectueux et j’ai été subjuguée par ses descriptions.
J’ai été touchée par la détresse d’Alice. Elle est douce et a appris à ne pas réagir aux provocations de Germain. Hélas, elle s’est effacée pour ne pas attiser la colère de celui-ci. Cependant, elle est une maman et elle protège son fils, à qui elle apporte tout son amour. Pierrot et elle ont accueilli Rémy à bras ouverts et elle parvient à donner une stabilité à ce gamin, qui a peur du rejet. Les deux garçons et la petite Léna sont des boules de joie et leur innocence est attendrissante. Pauline, quant à elle, m’a beaucoup émue. Elle a, longtemps, caché ses secrets. Elle a été forte, malgré les épreuves, alors que certaines auraient pu être évitées, si elle avait parlé. Elle est droite et pleine d’empathie. Aussi, elle s’interroge sur l’attitude mystérieuse de Tristan, ainsi que sur ses disparitions régulières.
Nous devinons assez vite l’objectif que poursuit Tristan, cependant cela n’amoindrit pas l’intérêt. En effet, nous souhaitons vérifier que nos doutes sont fondés. De plus, l’essentiel se situe dans le cheminement et dans la conclusion, qui je dois l’avouer est terrible et, en même temps, géniale. J’ai adoré l’issue de cette histoire, même s’il m’est impossible de la dévoiler, ce serait un immense spoil.
J’ai adoré La nuit des abeilles, qui décrit les joies et les tourments d’une famille, après-guerre, avec ses bonheurs et ses chagrins, mais qui compte énormément d’amour.
Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.
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