La vie rêvée des hommes, François Roux

La vie rêvée des hommes

François Roux

Editions Albin Michel

Quatrième de couverture

À travers le récit d’un amour interdit, François Roux, auteur du Bonheur national brut, livre une fresque poignante. De 1944 à nos jours, deux êtres affrontent l’opprobre familiale, les ravages du conformisme social, le passage douloureux de la clandestinité à la légalité… La vie rêvée des hommes ou la chronique historique et intime de la condition homosexuelle.

Mon avis

« Stanley et Paul se sont aimés une seule semaine de leur vie, il y a près de cinquante ans de cela, et pourtant ils n’ont jamais cessé de penser l’un à l’autre pendant toutes les années qui ont suivi. » (p. 289). En France, en 1944, c’est la fin de la Deuxième Guerre mondiale, pourtant les Allemands continuent à bombarder Paris. Stanley est un soldat américain et Paul, un soldat français. Ils se sont rencontrés sur les Champs-Élysées, à la terrasse du café George V, dans un moment de liesse. Ils ont passé sept jours d’amour avant que Stanley soit rappelé par son régiment. Sept jours qui ont changé leur vie. L’un ne se cache pas que cette semaine l’a transformé et lui a ouvert le chemin de l’acceptation de lui-même, même s’il continue à se cacher des autres. L’autre ne se cache pas, mais ne s’exprime pas au sujet de ces jours magiques.

Nous suivons ces deux hommes que des milliers de kilomètres séparent. Chacun a construit sa vie de façon différente. Chacun d’entre eux raconte de quelle manière il a vécu son homosexualité : entre les rencontres de hasard et les relations officielles, celles qui sont assumées et celles qui servent de paravent. Leur existence s’inscrit dans un changement sociétal. François Roux décrit six décennies de la cause homosexuelle : de l’époque à laquelle, aux États-Unis, ceux qui aimaient une personne de leur sexe étaient considérés comme des « dégénérés » et étaient « envoyés dans une prison fédérale où ils (avaient) le choix entre deux types de traitement : soit la castration chimique, soit la lobotomie » (p. 100), à la création du PACS, en France, en passant par les années meurtrières du sida, au sein de la communauté gay. De plus, d’un continent à l’autre, « l’intolérance » produit les mêmes effets : répressions, insultes, tabassages, tortures, crimes, etc. J’ai mis des guillemets au mot intolérance, car pour moi, il ne s’agit pas de différence, mais d’amour. Comment l’amour entre deux personnes peut-il conduire à la haine ? François Roux déroule les années de lutte pour pouvoir vivre son amour au grand jour, il raconte la chronologie pour que l’homosexualité ne soit plus un délit. Hélas, en 2021, des horreurs sont perpétrées, chaque jour, parce que des personnes s’aiment.

La vie rêvée des hommes relate l’histoire de deux hommes, qui se sont aimés, se sont séparés et se sont affirmés de manière différente : en se battant pour changer les lois ou en tendant la main à ceux qui, en raison de leur sexualité, vivaient les mêmes affres. La vie rêvée des hommes est une histoire d’amour, c’est une histoire d’hommes, tout simplement.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui rappelle l’essentiel : seuls les sentiments comptent.

Je remercie sincèrement Claire des Éditions Albin Michel pour ce service presse.

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