
Pour tout te dire
Gilly MacMillan
Editions Les Escales
Quatrième de couverture
Pour tout te dire… tout le monde ment.
L’un des dix meilleurs thrillers de l’année selon le New York Times.
Le talent d’écrivaine de Lucy Harper lui a tout donné : la gloire, la fortune et des fans par millions. Il lui a aussi donné Dan, son mari jaloux dont la carrière d’écrivain est au point mort.
Un jour, Dan disparaît ; ce n’est pas la première fois qu’une personne disparaît dans la vie de Lucy. Trois décennies plus tôt, son petit frère Teddy s’est lui aussi volatilisé et n’a jamais été retrouvé. Lucy, seul témoin, n’a jamais dit la vérité sur cette soirée, au grand désarroi de ses parents. C’est à ce moment-là qu’elle a développé son talent de conteuse.
Mais aujourd’hui Lucy est une femme adulte qui ne peut plus se cacher derrière la fiction. Le monde entier la regarde, et sa vie est passée au peigne fin. Une vie faite d’histoires, certaines plus plausibles que d’autres. Aurait-elle pu blesser Teddy ? A-t-elle tué Dan ?
Lucy Harper devra enfin dire la vérité. Croix de bois, croix de fer, si elle ment, elle va en enfer.
Mon avis
Lucy Harper est une écrivaine de littérature policière qui rencontre un grand succès. Sa série met en scène Eliza Grey, une capitaine de police. Chaque année, les lecteurs attendent impatiemment la suite de ses aventures. Pendant que Lucy écrit et assure les rentrées d’argent, son mari, Dan, gère l’intendance de la maison, alors qu’il aurait aimé être, lui aussi, un auteur à succès. Lucy vient d’écrire le mot « fin » de son manuscrit, mais elle sait que celui-ci va déclencher des colères. Pourtant, elle est persuadée que c’est son meilleur livre, malgré ce qu’elle a fait à son personnage principal. Eliza est « devenue un élément de plus en perturbateur. » (p. 31) Elle se manifeste de plus en plus souvent dans la vie de sa créatrice, sortant de ses livres pour investir son existence. Les deux femmes cohabitent depuis l’enfance.
Dan connaît la tragédie que Lucy a vécue quand elle avait neuf ans. Son petit frère, Teddy, a disparu et elle est la dernière à l’avoir vu. Aussi, elle ne comprend pas comment son mari a pu acheter cette maison à Bristol. C’est une très belle propriété, mais elle a le tort d’être située près du lieu du drame. Cette acquisition provoque des tensions dans le couple et après une dispute, Dan claque la porte. Son absence attire la police et les journalistes. Lucy pressent que son passé va resurgir. Elle cherche des indices sur la disparition de Dan et tente de se confronter à ses souvenirs de petite fille. Alors qu’elle provoque l’animosité des enquêteurs, elle éveille notre sympathie, qui se mêle d’une peur d’être trompé.
Lucy est très mystérieuse. Son récit est entrecoupé par des confidences sur les terribles évènements qui se sont produits, trente ans plus tôt, et par des confidences au sujet d’Eliza. Nous sentons que l’écrivaine cache des secrets. Nous n’arrivons pas à définir si elle le fait volontairement ou si elle a enfoui son passé. Dès que nous lui donnons notre confiance, des signes nous font douter, alors que nous avons envie de croire qu’elle est ce qu’elle montre, tant nous sommes en empathie avec elle. Son portrait psychologique est parfaitement maîtrisé et nous ne savons que penser, passant d’une angoisse à l’autre : nous nous inquiétons pour elle et nous avons peur d’elle. Nos certitudes vacillent, notre impatience croît au même rythme que la tension et que nos questions. Nos interrogations portent sur la psyché et sur les faits, anciens et récents. Mais qui est digne de confiance ? Qui croire ?
Puis arrive la fin, celle qui ne fait pas retomber le soufflé, et qui, pour une partie de l’histoire, nous laisse dans le même état de tension. J’ai pensé que je respectais le choix de Gilly MacMillan, mais que ce n’était pas la conclusion que j’espérais. Cependant, je m’aperçois que c’est ce choix qui fait, que même à distance de ma lecture, elle continue à me hanter. C’était peut-être ce que souhaitait l’auteure ?
Pour tout te dire est un suspense psychologique que j’ai adoré.
Je remercie sincèrement Anne des Éditions Les Escales pour ce service presse.