Devenir quelqu’un, Willy Vlautin

Devenir quelqu’un

Willy Vlautin

Editions Albin Michel

Quatrième de couverture

A vingt et un ans, Horace Hopper ne connaît du monde et de la vie que le ranch du Nevada où il travaille pour les Reese, un couple âgé devenu une famille de substitution pour lui. Abandonné très tôt par ses parents, il se sent écartelé entre ses origines indiennes et blanches.
Secrètement passionné de boxe, Horace se rêve en champion, sous le nom d’Hector Hidalgo, puisque tout le monde le prend pour un Mexicain… Du jour au lendemain, il largue les amarres et prend la direction du sud, vers sa terre promise. Saura-t-il faire face à la solitude du ring et au cynisme de ceux qu’il croisera en chemin ? Peut-on à ce point croire en sa bonne étoile, au risque de tout perdre ?

À travers le portrait bouleversant d’un jeune idéaliste décidé, envers et contre tous, à trouver sa place dans le vaste monde, Willy Vlautin signe un roman pudique qui touche le lecteur en plein cœur.

« Un magnifique western et un grand roman sur la boxe, mais par dessus tout un immense roman américain sur l’empathie, l’identité et l’espoir. Étourdissant et poignant. »                                                             
                                                                                                          William Boyle

Mon avis

Âgé de vingt et un ans, Horace a du sang irlandais et du sang indien, mais il veut se faire passer pour un Mexicain, afin de devenir un autre. Les personnes qui ne le connaissent pas pensent qu’il est mexicain. Lui est persuadé que les Mexicains sont les boxeurs les plus coriaces. Il rêve d’être champion de ce sport de combat pour prouver qu’il est quelqu’un. Pour cela, il quitte le ranch des Reese ; il est pourtant heureux auprès de ce couple âgé. Eldon et Louise s’inquiètent, mais le laissent réaliser ses rêves. Ils espèrent que ce parcours initiatique ne lui fera pas trop de mal. Horace a été abandonné par son père, puis par sa mère, qui l’a confié à une grand-mère qui, elle, le rejetait en raison de ses origines païutes. Il a ensuite été recueilli par les Reese, qui ont été les premiers à lui donner de l’affection et qui l’aiment comme un fils. Comme des parents, ces derniers ne veulent pas lui briser les ailes, même si sa présence leur est indispensable : autant d’un point de vue affectif que pratique, pour faire tourner le ranch. Ils ne lui disent pas pour le laisser vivre ses rêves. Ils seront là pour lui quand il reviendra.

Arrivé à Tucson, il change son nom : désormais, il est Hector Hidalgo. Il trouve un emploi et un entraîneur. Ce dernier est peu motivé, mais il lui permet de s’inscrire à des combats. Idéaliste, cependant lucide, Horace perçoit qu’il se fait arnaquer par son coach. Il voit les billets échangés, il sait qu’ils devraient lui revenir, mais il n’est pas prêt à s’affirmer. Il doit d’abord prouver qu’il peut résister à la pression. Il sait encaisser les coups, il faut aussi qu’il les rende. Le ring semble être une allégorie de la vie d’Horace.

Eldon Reese sait ce que c’est d’abandonner ses rêves. Il espère, cependant, qu’Horace comprendra que sa place est auprès de lui et de son épouse. Il ne l’entrave pas, il souhaite que son protégé se trouve lui-même, sans vivre trop de souffrances. Son abnégation et sa vigilance à distance sont touchantes. Horace est doué avec les animaux. Comprendra-t-il qu’il est quelqu’un ? Trouvera-t-il qui il est ? Moitié blanc, moitié indien païute, il est riche de ses origines qu’il réfute.

Cette quête d’identité est troublante, j’avais envie de dire à Horace qu’il n’avait rien à prouver et que des personnes adorables l’aimaient. Cependant, il me manquait l’élément qui me marquerait, qui ferait que ce roman ne serait pas qu’une lecture agréable, le moment où l’émotion me cueillerait et me ferait penser que lire ce livre était important pour moi. Ce que j’attendais s’est produit à la fin, avec cette conclusion qui est surprenante et emplie d’émotion et qui a fait basculer mon ressenti. Alors, que pendant ma lecture, j’avais eu la sensation, d’être maintenue à distance, les pages précédentes ont défilé dans mon esprit et se sont teintées de messages et de sentiments, qui n’étaient pas parvenus jusqu’à moi, au départ.

Je remercie sincèrement Francis des Éditions Albin Michel pour ce service presse.

4 commentaires

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s