
S’aimer autrefois
Roger Maudhuy
Éditions Christine Bonneton
Quatrième de couverture
Il y a seulement un siècle, un petit siècle, on ne s’aimait pas comme aujourd’hui. S’aimait-on, d’ailleurs ? Bien des mariages étaient arrangés par les familles. C’était le temps des marieurs, des dots, des petites annonces dans Le Chasseur français, où des messieurs demandaient une « femme sans tache »… C’était le temps où les jeunes filles en quête d’un mari s’en remettaient à des saints, jetaient des épingles dans une fontaine, se frottaient le ventre contre un menhir… C’était le temps des rosières, des catherinettes, des chaperons… Un autre temps, point si lointain.
Auteur de plusieurs dizaines de livres et de centaines d’articles sur les traditions,
les mythes et les légendes, Roger Maudhuy a été surnommé par la presse
« le Maigret du folklore ».
Mon avis
Par des textes, des photos et des documents, Roger Maudhuy nous fait découvrir les rites et les traditions qui entouraient les amours et mariages de 1870 à 1950. Ce documentaire est divisé en sept chapitres, depuis les rencontres amoureuses, en passant par les fiançailles et le mariage, jusqu’à la naissance des enfants et la vie à deux. Le livre est émaillé de croyances d’antan, de règles et d’anecdotes qui ont été contées à l’auteur. Le plus souvent, elles concernent les trois étapes de la vie : la naissance, le mariage et la mort. Des images d’époque les illustrent.
Roger Maudhuy rappelle que les rencontres amoureuses n’étaient pas souvent le fruit d’une passion. Beaucoup de mariages étaient arrangés, des petites annonces étaient diffusées dans Le Chasseur français et les marieurs avaient un rôle important. Les hommes indiquaient leurs critères : « une femme sans tache » était une demande courante, même si certaines « gueules cassées » de la Grande Guerre « s’inquièt(aient) moins de la réputation de leur future ». Ils indiquaient, également, leurs prétentions au sujet de la dot, qui était un élément essentiel des unions. Dans un encart, l’auteur indique qu’un tueur en série a recruté ses victimes, par le biais des petites annonces. Cependant, « des mariages qui devaient bien plus aux sentiments qu’aux questions d’argent » sont nés de l’opération marraines de guerre.

A cette période, on croyait beaucoup aux pouvoirs des pierres. L’ouvrage est rempli d’histoires au sujet des pouvoirs qu’on leur prêtait, comme la Pierre de Charlemagne, qui favoriserait la fertilité.

Les breuvages et potions étaient beaucoup utilisés, car on pensait qu’il pouvait satisfaire différents vœux : rencontrer un fiancé, avoir un enfant, lutter contre l’impuissance, empêcher l’infidélité, etc. La photo ci-dessous est la recette d’un guérisseur qui m’a choquée.

Cet ouvrage est le fruit de quarante ans d’enquête. L’auteur s’est appuyé sur des ouvrages anciens, il a inséré des extraits de romans, ainsi que des témoignages oraux, qu’il a retranscrits. Ces derniers sont souvent des anecdotes amusantes : par exemple, les repas de noces étaient souvent animés. Certaines scènes m’ont amusée, mais je n’aurais pas aimé les vivre, le jour de mon mariage. S’aimer autrefois est un très beau livre, avec des photos, des cartes postales, des images et des documents authentiques. J’ai adoré découvrir les coutumes d’un temps pas si lointain, mais, en tant que femme, je suis bien heureuse que certaines traditions se soient éteintes.

Je remercie sincèrement les Éditions Christine Bonneton pour ce service presse.
