
Le Stradivarius de Goebbels
Yoann Iacono
Éditions Slatkine & Cie
Quatrième de couverture
Ce récit est le roman vrai de Nejiko Suwa, jeune virtuose japonaise à qui, en 1943, Joseph Goebbels offre un Stradivarius pour célébrer l’Axe Berlin-Tokyo.
Nejiko l’ignore alors, le violon appartient à un Français, Lazare Braun, musicien juif spolié et assassiné par les nazis. Elle ne parvient pas à jouer de l’instrument. Tous les violons ont une âme. L’histoire du Stradivarius la hante.
Après-guerre, Félix Sitterlin, le narrateur, est chargé par les autorités de la France Libre de retrouver le violon volé. Il rencontre Nejiko. Elle finit par lui confier son journal.
L’auteur
Pour écrire ce premier roman, Yoann Iacono, 39 ans, a enquêté plusieurs années en France, en Allemagne, au Japon et aux États-Unis où il a eu accès à des fonds d’archives aussi inédits que son sujet. Il a choisi le mode romanesque non pas pour mentir vrai mais parce que, comme l’écrivait Mark Twain, « si la réalité dépasse la fiction, c’est que la fiction doit rester crédible, pas la réalité ».
Mon avis
En 2002, Félix Sutterlin reçoit un colis qui, l’espère-t-il, va conclure la quête qui l’a occupé, pendant plusieurs décennies.
Le 22 février 1943, à Berlin, Joseph Goebbels offre un Stradivarius à Nejiko Suwa, une jeune virtuose japonaise. La cérémonie se déroule en présence de l’ambassadeur du Japon en Allemagne, Hiroshi Oshima. Le faste de la soirée s’oppose aux horreurs de la guerre : le matin même, deux étudiants ont été guillotinés pour avoir distribué des tracts, les balles pleuvent, les morts s’amoncellent dans les camps, etc. Herbert Gerigk a rédigé le discours du ministre de l’Education du Peuple et de la Propagande. C’est aussi lui qui a fourni le violon. Mais à qui appartenait l’instrument ? Gerigk ne le dit pas, mais la fonction de l’homme parle pour lui : il est le directeur d’un commando « qui confisque tous les biens de valeur des Juifs et les rapatrie en Allemagne. En deux ans, dans la France occupée, il a pillé trente-quatre mille cinq cents maisons et appartements juifs, confisqué des milliers de meubles, de tableaux, un seul stradivarius » (p 16). Le cadeau offert à la jeune prodige est un symbole d’union entre l’Allemagne et le Japon.
Les violons ont-ils une âme ?
Nejiko Suwa ne parvient pas à apprivoiser ce prestigieux instrument. Il semble se refuser à trahir son précédent propriétaire, en raison de la manière dont il en a été séparé. Il paraît porter, en lui, la douleur du peuple juif et refuser d’être celui par qui passe la domination nazie. Nejiko n’est qu’une intermédiaire involontaire de ce message d’unicité entre les deux dictatures que sont l’Allemagne et le Japon, cependant, son refus d’entendre l’origine du « Stradivarius » semble entraver le son de celui-ci. L’osmose ne naît pas, même si des brèches se faufilent au fil du temps, érodant le mur érigé entre la violoniste et son archet.
Félix a tenté de parler, à la jeune fille, de l’origine de ce cadeau calculé. Aussi, c’est à lui qu’elle a livré les carnets qu’elle a remplis, tout au long de son existence. Il détient une partie de sa vie. Par sa voix, Yoann Iacono raconte l’histoire romancée de Nejiko. Il a enquêté plusieurs années, en se rendant dans les pays dans lesquels la musicienne a vécu : France, Japon, Allemagne et États-Unis. A travers le destin de cette femme, il décrit des faits historiques peu connus, tels que l’alliance entre le Japon et l’Allemagne et la manière dont les alliés ont traité ce pan de l’Histoire, à la fin de la guerre. Alors que le violon était un symbole cimentant les relations germano-japonaises, dans ce roman, il devient celui de la souffrance du peuple juif. Nejiko l’a-t-elle entendue ?
J’ai énormément aimé Le Stradivarius de Goebbels et je remercie sincèrement Morgane des Éditions Slatkine & Cie pour ce service presse.
Une présentation qui donne envie ! Pourquoi pas….A voir 😉
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Ce roman traite de faits historiques peu connus.😉
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