Les Soleils de sable, Martine Pilate

Les Soleils de sable

Martine Pilate

Éditions de Borée

Quatrième de couverture

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Joseph a soif de découvertes. Il décide de tout quitter pour se confronter à de nouveaux horizons. Il entraîne avec lui sa femme Marie et leur fille Adeline, laissant derrière eux famille, travail et confort. À travers cette aventure, Joseph espère surtout effacer le souvenir d’Agnès, cet amour fugace et inavoué qu’il a entretenu pendant la guerre et dont il n’a plus aucune nouvelle. Leur installation se passe à merveille. Bien intégrés, ils vivent une existence paisible et heureuse. Jusqu’au jour où la route de Joseph croise par hasard celle d’un jeune garçon portant au cou une surprenante tache de naissance. Mais le hasard n’est-il pas le messager du destin ?

L’auteure

Née à Marrakech, Martine Pilate a passé de longues années à l’étranger (Angleterre et Italie principalement). Après des études littéraires, elle s’est tournée vers le droit. Depuis une quinzaine d’années, elle se consacre entièrement à l’écriture. Installée en Provence, elle s’implique dans de nombreuses actions culturelles.

Mon avis

1918, à Marseille. Joseph surprend ses deux frères lorsqu’il leur annonce son envie de changer de vie. Ce désir est né, lorsqu’il tentait de survivre dans les tranchées. Un souhait certainement lié au besoin de mettre des kilomètres entre Arras, la ville dans laquelle il a vécu une brève mais forte aventure avec Agnès. Tous deux savaient que cet amour ne durerait pas, puisque Marie, sa compagne, ainsi que leur petite fille, Adeline, attendaient Joseph, dans leur maison du sud de la France. Le jeune homme est poursuivi par le souvenir de celle qu’il n’a pas revue depuis un bombardement. Est-elle vivante ? 

Sur le front, le père de famille s’était lié d’amitié avec Ahmed, qui, comme d’autres Marocains, avait rejoint l’armée française. Ce dernier lui avait appris que d’importantes colonies françaises étaient installées, à la périphérie des grandes cités, et l’avait convaincu d’y développer un élevage de cochons.

Le thème de l’exil est traité sous l’angle de celui qui est désiré et réussi. Joseph et sa famille ne regrettent pas ce nouveau départ. Ils s’intègrent parfaitement, aiment et respectent les terres et la nation qui les accueillent. Martine Pilate décrit les paysages, les coutumes, les habitants et les faits historiques qui ont marqué le Maroc. J’ai ressenti l’amour qu’elle éprouve pour ce pays. Avec délicatesse, elle nous fait sentir les odeurs, admirer les couleurs et les paysages et rencontrer les habitants, que ce soient les autochtones ou les expatriés. L’intrigue s’insère dans le contexte historique que l’auteure dépeint précisément. Elle montre, par exemple, de quelle manière la Deuxième Guerre mondiale a été perçue par Joseph et les siens. 

Dans Les Soleils de sable, le silence tient une grande place. Le silence : celui pour ne pas faire mal, celui qui protège et celui qui respecte. Une rencontre avec Fedor, un expatrié russe accompagné de son jeune fils, intrigue Joseph. Et si… il décide de ne rien dire. Avec dignité, il s’éclipse. D’autres personnes se taisent pour protéger. Le silence. Un secret… caché, mais pas tant que ça. La liberté est laissée à celui qui le découvre de le révéler ou non. A chacun de choisir si la vérité ne fera pas plus de mal que l’ignorance. J’ai été très touchée par l’élégance de cœur de la plupart des hommes du roman. La tolérance et l’acceptation de la différence marquent les relations. La dignité se démontre dans les malheurs, mais aussi dans celle qui est offerte à celui qui a tout perdu.

Les Soleils de sable, c’est, également, une histoire de femmes. Marie, l’épouse de Joseph, si timide, a su trouver sa place et elle s’épanouit au sein de la communauté d’expatriés. Sa fille, Adeline, se soumet à un destin que personne ne lui impose et choisit de ne pas vivre entièrement. Maryse tente de fuir l’existence décidée pour elle. Ce sont des vies qui s’entremêlent.

J’ai adoré suivre le destin de la famille Pitiot et celui de ceux qui les entourent et je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

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