
Leur dernier été
Nicolas Barrois
Éditions Vibration
Quatrième de couverture
Strasbourg serait une cité paisible si Mickaël Solmeyer n’y résidait pas. Ce jeune homme, désabusé et raté, voue à la planète entière et à ses confrères de la tour Hartmayer Industries en particulier, une hostilité sans frein. La découverte de deux corps dans l’Ill va permettre au commandant Xabi Etchegoyen et à la journaliste Élise Cervantès de faire une découverte des plus surprenantes : une tueuse à gages a été assassinée. Celle-ci, sur les traces d’un inspecteur des finances publiques, s’était précisément rendue quelques jours auparavant chez le président de la compagnie Hartmayer Industries. Une coïncidence troublante qui n’échappe à nos deux enquêteurs.
Mon avis
Mickaël Solmeyer attend, depuis des années, une reconnaissance professionnelle. Pendant ses études, il pensait que son travail paierait. Élève brillant, il était persuadé que l’ascenseur social lui permettrait une grande réussite. Hélas, il s’est aperçu que l’argent et l’hérédité sociale supplantaient les efforts. La désillusion et la haine ont envahi son esprit. En décembre 2016, il bascule et tue sa voisine, après qu’elle lui ait fait une remarque au sujet des cartons qu’il stocke sur son palier. Ce meurtre marque un tournant, dans sa manière de régler les problèmes. Le corps de la vieille dame est retrouvé dans l’Ill. C’est à cet endroit qu’un autre corps a été découvert : celui d’une tueuse à gages.
Le commandant Xabi Etchegoyen est chargé des enquêtes. Il comprend qu’il doit découvrir quelle était la dernière mission de la tueuse professionnelle. Ses investigations le mènent dans le milieu de la finance. Les noms qu’il fait émerger lui laissent entendre qu’il ne peut agir librement, que l’affaire risque d’être étouffée. Il s’appuie alors sur une journaliste, Élise Cervantès.
Un père de famille, David, quant à lui, ne peut pas faire appel à la Police. Il a reçu, par mail, une photo qui l’angoisse. Qui lui a envoyé ce cliché ? Dans quel but ? La suite montre qu’il n’aurait pas dû régler cette question, lui-même.
L’histoire se déroule en décembre 2016, puis elle est entrecoupée de passages relatant des faits de 1987. Au départ, il est impossible de faire le lien entre les différents sujets. Nicolas Barrois distille les informations de manière parcimonieuse et il m’a été impossible de deviner ce qui les reliait. Les protagonistes sont suivis de manière indépendante et les connexions ne sont pas indiquées. La seule qui s’établit est une opposition : quand certaines personnes veulent faire la lumière sur les évènements, d’autres souhaitent les enfouir. Cependant, nous ne connaissons que très tardivement les éléments au cœur de l’intrigue. Nous sommes spectateurs et les personnages les plus terribles ne sont pas ceux que nous soupçonnons. Qui est victime ? Qui est bourreau ? La frontière est mince…
J’ai énormément aimé ne pas savoir ce que je cherchais, j’ai eu la sensation de me laisser mener par l’auteur. Mon intérêt était maintenu par la psychologie poussée des personnages et leur façon de délivrer des confidences. Ces dernières s’arrêtent à des moments cruciaux qui aiguisent la curiosité. La plume de Nicolas Barrois est élégante, donnant une fausse impression d’atmosphère paisible, mais, peu à peu, le climat devient oppressant…
Je remercie sincèrement Nicolas Barrois pour ce service presse.