
A pas de loup
Isabelle Villain
Éditions Taurnada
Quatrième de couverture
Lorsque Rosalie, Philippe et leur petit Martin, âgé de six mois, décident de s’installer à La Barberie, un éco-hameau niché en plein cœur des Alpes-de-Haute-Provence, c’est bien pour fuir un quotidien devenu trop pesant. Pour tenter une expérience audacieuse. Vivre autrement. En communion avec la terre et en harmonie avec les saisons.
Mais l’équilibre de cette nouvelle vie va un jour se fissurer. Un grain de sable va s’infiltrer, déstabiliser et enrayer cette belle mécanique.
Et ce très beau rêve va se transformer peu à peu en un véritable cauchemar.
Votre pire cauchemar…
Mon avis
Juillet 2019, à la Barberie, un éco-hameau. Le fils de Rosalie, âgé de dix ans, a disparu. Elle ne souhaite pas prévenir la police, car elle est persuadée que c’est Philippe, le père de l’enfant qui l’a enlevé. En effet, depuis leur séparation, il y a deux ans, elle ne l’a autorisé qu’une seule fois à voir Martin. Ses doutes sont confirmés par un sms que son ancien compagnon lui envoie : il ramènera leur petit, dans une semaine. Les autres habitants s’inquiètent. Et si Philippe ne tenait pas parole ? Tous ont encore en tête le motif de son départ de leur paradis. Rosalie a-t-elle raison de penser qu’il ne fera aucun mal à son fils ?
En 2009, le couple avait rencontré Michel, sur un marché. Ce dernier avait expliqué son besoin de « Changer de vie tout en changeant le monde » (p. 36) et leur avait fait visiter son éco-hameau. Séduits par cette vie en communauté, loin de la société de consommation, Rosalie et Philippe avaient emménagé, alors que Martin avait six mois. Ensuite, d’autres familles les avaient rejoints, apportant leurs compétences dans ce microcosme bienveillant. Dans la première partie, l’auteure présente les habitants et les raisons de leur choix de tout quitter pour vivre au plus près de la nature. A pas de loup, cet animal qui divise les protecteurs de la faune et les éleveurs, elle montre les failles de cette vie idyllique.
Le récit est une alternance du présent et du passé. Certains évènements ne semblent pas liés aux autres, mais le puzzle se reconstitue à la fin. Pour les faits actuels, les jours sont décomptés à partir de l’enlèvement du petit Martin. Au fil des pages, la peur se déplace. Les interrogations se multiplient au sujet des intentions de Philippe et sur la cause de son bannissement, mais aussi à propos de la Barberie. Et de retournements en surprises, nous comprenons qu’une phrase rapportée hors contexte, sans le début et la fin du propos ou encore, un acte sans ce qui précède ou suit, induisent des certitudes erronées et même entièrement contraires à la réalité. Nous prenons conscience que le pouvoir peut écorner les intentions louables, les volontés peuvent basculer sans que cela soit perçu. Les éléments, qui conduisent au drame, se sont amoncelés sans que personne ne les devine, les grains de sable sont devenus une dune. Mais il est déjà trop tard…
Conclusion
A pas de loup est un huis clos qui commence de manière douce et qui, ensuite, dérive vers la tragédie. Le début ressemble à une ode à la nature, mais la conclusion montre le pire de l’humain. Les premiers chapitres laissent présager une course contre la montre, mais c’est oublier le danger qui n’est pas toujours visible. Certaines personnes savent manipuler les apparences… et le lecteur. En effet, la vérité est différente de ce que j’avais imaginé. Par la voix d’un personnage fascinant, Isabelle Villain m’a emmenée où elle le désirait. L’enlèvement de Martin a été le catalyseur des révélations. Le rythme lent et bucolique du début m’a aussi trompée et endormie : méfiez-vous de ce qui est caché.
Je remercie sincèrement Joël des Éditions Taurnada pour ce service presse.

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Ça a l’air glaçant !
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Le sujet principal l’est. Je ne le révèle pas pour ne pas spolier.😀
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