Nous étions trois, Hélène Legrais

Nous étions trois

Hélène Legrais

Éditions Calmann-Lévy

Collection Territoires

Quatrième de couverture

Quand Élise, Clémence et Noële, fraîches émoulues de l’école de journalisme, font leur entrée dans le service des sports de France 1 en cette année 1984, elles comprennent vite qu’elles ne sont pas en terrain conquis.

C’est peu dire que dans cette grande radio nationale où l’on cultive depuis toujours l’entre-soi masculin, la décision du chef de service de faire appel à ces stagiaires féminines suscite le scepticisme.

Les « petites cailles », comme les appelle d’emblée le monsieur Football de la station, sont bien décidées à se faire une place. Mais, confrontées au sexisme, aux provocations machistes, soumises à une guerre d’usure où leur légitimité est constamment bafouée –même leur entourage questionne leur choix professionnel–
Élise, la catalane passionnée de sport, Clémence, la fine technicienne du foot, Noële, la « voileuse » bretonne, vont devoir mettre en oeuvre toutes les ressources de l’amitié pour résister…

Mon avis

1984. Élise, Clémence et Noële font leur entrée, en tant que stagiaires, dans le service des sports de France 1. Les journalistes masculins ne leur font pas un bon accueil et multiplient les réflexions misogynes : ils n’acceptent pas la décision de Simon Dulac, leur chef de service. Quand on est une femme dans ce milieu masculin, le talent ne suffit pas. Les multiplex et les reportages ne s’obtiennent qu’en s’imposant, avec subtilité. Il faut s’endurcir face aux réflexions désobligeantes et aux jalousies. Il faut, aussi, contrer les mauvais coups, mais jamais de manière frontale.

Élise est passionnée de foot, mais elle aime également les autres sports. Sa mère ne comprend pas son choix de carrière. Clémence vit football, mais elle doit aussi composer avec l’emprise de son compagnon, qui ne supporte pas la voie qu’elle a choisie. Quant à Noële, elle est férue de voile. Son mari l’encourage, mais il ressent le manque de la navigation. Toutes trois auraient pu être rivales. Cependant, c’est une réelle amitié qui les lie. Grâce à cette solidarité, elles réussissent à s’imposer dans un milieu qui leur est hostile : celui du journalisme sportif. Cette complicité dépasse le cadre du travail. Elles sont très proches et se soutiennent dans leur vie privée.

Nous étions trois raconte l’histoire d’Hélène Legrais, une des premières femmes journalistes. Elle a changé les noms et ajouté une intrigue amoureuse, mais tout le reste est vrai. Elle décrit le combat de ces femmes qui se sont battues pour vivre leurs rêves et nous rappelle de ne pas nous laisser faire. Aucun domaine n’est réservé qu’aux hommes, ce sont eux qui veulent le faire croire. A nous d’être à la place que nous désirons. Hélas, les médias nous montrent que les femmes sont toujours peu présentes au sein du journalisme sportif.

Le récit est entrecoupé de commentaires sportifs, de multiplex, d’interviews de sportifs, etc. Cela m’a rappelé mon adolescence, dans les années 90, quand j’allais au stade, assister aux matchs de foot. Nous étions peu de filles et nous étions trois amies. Je me souviens des matchs que j’écoutais à la radio, suspendue à la voix des journalistes qui me faisaient vivre les actions. Je vous parle de ce sport, en particulier, car il est celui qui me faisait vibrer, mais ce roman est, également une rétrospective, des moments importants du cyclisme, des sports mécaniques, etc. Même si ces disciplines ne vous intéressent pas, vous serez passionnée par ces moments exaltés, car ils servent les émotions des héroïnes.

Ce roman dépeint le destin de femmes qui ont tracé la voie pour les générations suivantes. C’est aussi une très belle histoire d’amitié. Il est également, une photographie des moments marquants du sport français. Enfin, il montre l’emprise des relations toxiques et la difficulté d’y échapper, sans soutien.

Je remercie sincèrement Caroline des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse.

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