
Versant secret
Patrick Breuzé
Éditions Calmann-Lévy
Collection Territoires
Quatrième de couverture
Ancien médecin devenu cadre dans une grande firme pharmaceutique, Martin Grismons a tout quitté pour partir en quête d’une nouvelle vie.
Séjournant dans un village de Haute-Savoie, il est fasciné par celle qu’on appelle la « femme aux chèvres », Fanny, une bergère d’une beauté troublante à laquelle la rumeur prête une lourde responsabilité dans la mort d’un écrivain anglais lors d’une course en montagne.
Tout en menant l’enquête pour essayer de comprendre les circonstances du drame, Martin tente d’apprivoiser la jeune femme, qui vit en bannie.
De quoi est-elle coupable ? En voulant l’aider à exorciser le passé, Martin va découvrir un bouleversant secret…
Mon avis
Ancien médecin, Martin Grismons s’était reconverti dans l’industrie pharmaceutique. Il a, également, quitté cet emploi et la vie citadine pour s’isoler dans un village de Haute-Savoie. Nous comprenons qu’un évènement, dans le cadre de sa vie professionnelle, a heurté ses valeurs et est à l’origine de son exil. En cette saison creuse, seule une vieille ferme, sans eau courante, ni électricité, lui est proposée pour s’abriter. Cela ne le gêne pas, son désir est de se retrouver avec lui-même. De plus, il sait qu’il repartira. Sa logeuse lui donne un conseil : il doit se méfier de la femme aux chèvres…
Après sa rencontre avec la mystérieuse Fanny, la chevrière mise au ban de la société, il se renseigne à son sujet, en interrogeant les villageois. Sa source la plus sûre est celle d’un correspondant local, malheureux de ne jamais avoir percé comme un journaliste. Une amitié, entretenue par des verres partagés et des conversations, naît entre les deux hommes.
Parallèlement, Martin tente d’apprivoiser celle qui a éveillé son intérêt. Il n’est pas homme à juger ni à forcer aux confidences. Cependant, il espère connaître les raisons pour lesquelles la femme, à la beauté troublante, est tenue responsable de la mort d’un écrivain anglais. Elle finit par livrer son passé douloureux, ses meurtrissures et les drames qui conditionnent sa vie actuelle. Elle raconte pourquoi elle vit isolée en haute montagne et ses liens avec la mémé, une personne âgée de qui elle prend soin. Ah ! La mémé ! Sa plus grande crainte est de se retrouver en maison de retraite. Elle est persuadée qu’on y attache les résidents, la nuit. Et elle ne veut pas quitter ses bocaux, qui contiennent les tragédies de son existence. Cette souffrance si grande, qui conduit la vieille dame à se rattacher à des sourires à qui elle veut offrir de la lumière… Son histoire m’a énormément touchée.
La montagne est un personnage du roman. Elle est celle qui permet de se ressourcer, celle qui offre des cachettes, celle qui apaise, celle qui ne trahit pas les secrets, celle qui permet de renaître et celle qui offre des possibilités à perte de vue. Elle est aussi celle qui domine, celle qui effraie et celle qui prend la vie. Elle est majestueuse et fascinante. Les descriptions des paysages sont magnifiques. Que ce soit à leur sujet ou à celui des sentiments et émotions, l’écriture est empreinte de poésie. Certains passages m’ont émue par leur beauté : les émotions sont renforcées par les images choisies pour les décrire.
Quels sont les secrets dramatiques enfermés dans le cœur des femmes ?
La fin est source d’espoir : les rayons du bonheur transpercent la cuirasse des malheurs. Le passé se conjugue avec la résilience et les révélations apportent l’espérance.
J’ai été très touchée par Versant secret et je remercie sincèrement Adeline des Éditions Calmann-Lévy pour l’envoi de cette très belle box.
