Nés de la nuit, Caroline Audibert

Nés de la nuit

Caroline Audibert

Éditions Plon

Quatrième de couverture

À travers le regard d’un jeune loup du Mercantour se révèle un rapport intime entre la faune, la flore et l’homme. Un roman naturaliste et poétique qui résonne comme une ode à la vie sauvage qui nous fait voir la nature autrement.

« La naissance est aussi déchirante que la mort. Une fine peau me retient. L’incise légère des crocs sépare mon être de son ultime enveloppe. Je suis passé de l’autre côté de la chair.
Mère lèche mon corps réfugié derrière les paupières closes. Sa langue est râpeuse, ce n’est pas la chair du dedans. Mes membres engourdis s’écartent, s’affolent. L’air me cerne, il rôde, se fraie un chemin à travers ma truffe, court dans ma gueule, fouille à l’intérieur, rentre plus encore, gonfle mon poitrail, ça brûle. »
À travers le regard d’un jeune loup du Mercantour se révèle un rapport intime entre la faune, la flore et l’homme. Un roman naturaliste et poétique qui résonne comme une ode à la vie sauvage qui nous fait voir la nature autrement.

Mon avis

Ce livre retrace la découverte d’un loup, dans le Mercantour, en 1993. Est-il à l’origine du retour de l’espèce, en France, alors qu’il avait disparu depuis les années 30 ? Son corps a été découvert par le père de l’auteure et elle donne la parole à l’animal.

La première page raconte sa naissance. Ensuite, nous le voyons grandir et évoluer au sein de son clan. Il décrit son rapport à la nature, aux autres animaux et aux hommes. « J’avance dans l’espace quadrillé des hommes. Ils dévorent les forêts. Ils ne laissent rien pour les bêtes. » (p. 53) Les arbres, qui sont les protecteurs des loups, sont détruits par des engins bruyants. Certains de ces hommes ont un long bâton, qui reproduit le bruit du tonnerre et retire la vie. On les voit à travers les yeux des animaux chassés. 

Nous découvrons la vie en solitaire, puis celle en meute, lorsque le moment de perpétuer la vie arrive. Nous lisons comment s’établit la hiérarchie. On souffre pour le bébé le plus osseux qui n’a le droit qu’aux restes. Même la mort n’est pas une fin en soi. Notre héros nous rappelle le cycle de la vie. Les corbeaux, les fourmis, etc. tous s’en nourrissent. Les humains aussi veulent leur part « Les hommes nous préparent de funestes destins et nous vénèrent lorsque nous sommes morts. » (p. 134)

Au départ, l’écriture m’a déstabilisée. Le rythme est surprenant, la grammaire et la ponctuation m’ont perturbée, puis j’ai ressenti qu’ils correspondaient à la perception du canidé. Il a un afflux d’informations, qu’il délivre telles qu’elles lui parviennent, il ne les relie pas toujours entre elles, mais il les assemble en série de mots. Son langage est sensoriel et nous lui prêtons des émotions, alors que peu sont exprimées. C’est comme si elles nous parlaient de l’intérieur.

La présentation des Editions Plon indique que le précédent ouvrage de Caroline Audibert, Des loups et des hommes, paru en octobre 2018 dans la collection « Terre Humaine », a été couronné par le prix littéraire de l’essai « 30 millions d’amis ». Nés de la nuit est, quant à lui, un roman original qui rend un magnifique hommage à la faune et à la flore. A travers les yeux du loup, cet animal qui fascine, c’est toute la nature qui s’offre à nous et qui nous demande de la protéger. Ce texte est empreint d’un profond respect pour les animaux sauvages. J’ai été très touchée par ce livre, qui m’a donné une impression de conte poétique.

Je remercie sincèrement les Éditions Plon pour ce service presse.

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