
Et puis au pire on s’aimera
Thierry Cohen
Éditions Plon
Quatrième de couverture
Ça commence comme une belle histoire d’amour. Du genre… à l’eau de rose. D’ailleurs, le roman débute par une rose déposée sur le palier d’Alice, trentenaire rongée par la solitude.
Il y a du mystère également, car la dite Alice ignore qui lui envoie des fleurs et, lui offre de belles déclarations. Une situation romantique à souhait mais qui peut également paraitre… quelque peu inquiétante.
Tout prend donc la forme d’une comédie romantique pleine d’humour et… de doutes.
Entre les copines du travail, heureuses de voir Alice ainsi courtisée, et son directeur, pressé de la licencier, Alice passe par des émotions contrastées qui la rendent tour à tour heureuse, désespérée, charmée, affolée. Tant de bouleversements dans une vie monotone sont fantastiques et perturbants à la fois. Ne sont-elles pas nombreuses, les âmes seules qui rêveraient d’être emportées par un mystère aussi romantique ?
Jusqu’au jour où… ça dérape. Où le rêve devient cauchemar. Où, comme dans les cauchemars, le pire ne se révèle jamais sous la forme attendue.
Mon avis
La sortie de Et puis au pire on s’aimera était prévue le 19 mars et a été reportée au 15 octobre, en raison du confinement. J’avais eu la chance de le recevoir en mars et je gardais mon avis secret. Je suis heureuse de pouvoir, enfin, vous parler de ce coup de coeur.❤️
Alice est une trentenaire timide, qui n’a aucune confiance en elle. Elle n’a pas conscience de ses qualités, de ses compétences et de sa beauté. Sa vie se partage entre son travail, les soirées avec sa voisine, Sandrine, et les appels réguliers à son amie, Marianne. Son quotidien est parfaitement réglé.
Lorsque Alice découvre une rose devant sa porte, elle pense qu’il y a une erreur de personne. Cependant, les cadeaux et déclarations se multiplient et lui sont personnellement adressés. Elle devient alors le centre de l’attention et prend de l’assurance. Comme la majorité des femmes, elle se confie à ses amies et à ses collègues qui la convainquent de ne pas décourager cet admirateur secret, mais elle oscille entre plusieurs émotions : la tentation, la peur, la méfiance, la joie et l’envie d’y croire. Le romantisme de la démarche finit par atteindre Alice. Mais l’amoureux la fait languir et l’auteur fait languir le lecteur. En effet, il nous prévient, avec des mots mystérieux, que la situation va déraper.
Il y a beaucoup de mystères dans ce roman. L’amoureux est anonyme, je me demandais qui il était, je faisais des suppositions et j’ai relu des passages pour vérifier si mon intuition était pertinente. De plus, je n’arrivais pas à anticiper, de quelle manière, cette comédie romantique pouvait tourner au tragique. J’espérais ne pas me tromper sur les intentions de l’adorateur secret, j’avais envie de croire à la féerie de l’amour.
Plusieurs proches d’Alice relatent les faits qui se sont déroulés, avant le drame. Il y a la voix de sa voisine, Sandrine, une quinquagénaire, qui vit seule, qui est d’un optimisme à toute épreuve (elle a appris à savourer les petits bonheurs quand ils existent) et qui rêve de rencontrer son écrivain préféré. Elle a beaucoup d’humour, elle est une amie fidèle et elle est extrêmement attachante. Marianne, l’amie d’enfance d’Alice, connaît les raisons de son manque de confiance en elle et suit l’histoire à distance. Il y a aussi les témoignages de ses collègues de bureau, qui la perçoivent différemment depuis qu’elle est courtisée. La jeune femme a une échelle, très pertinente, au sujet des relations de travail et grâce au romantisme qui entoure son histoire, elle a gravi des barreaux. Enfin, il y a aussi quelques hommes. Lorsque Alice n’est pas la narratrice, une phrase clôt le chapitre, exprimant des remords de ne pas avoir su éviter le drame. Plus l’intrigue avance, plus l’avertissement prend de l’ampleur.
La psychologie des personnages est incroyable : il est à croire que Thierry Cohen a été une femme, dans une autre vie. J’ai été impressionnée par sa connaissance de la psyché féminine et du fonctionnement des relations entre femmes. Les hommes ne sont pas en reste, certains se dévoilent, par petites touches. Alice m’a attendrie et m’a beaucoup touchée.
J’ai été stupéfaite par le dénouement. Je n’avais absolument pas envisagé un tel scénario et je l’ai trouvé génial. J’ai aimé de quelle manière Thierry Cohen dénonce certains aspects de notre époque. J’ai repensé à tout ce que qui précédait la chute de l’histoire et j’ai constaté que tous les évènements s’emboîtaient parfaitement, alors qu’aucun indice ne permettait d’envisager une telle issue.
J’ai eu un gros coup de cœur pour cette histoire, qui bascule du romantisme au drame…
Je remercie sincèrement les Éditions Plon pour ce service presse.
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J’aurais bien envie de découvrir cette histoire.
Merci pour la découverte.
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