
Presque génial
Benedict Wells
Éditions Slatkine & Cie
Quatrième de couverture
Francis, 17 ans, est né de père inconnu. Il vit avec sa mère dépressive dans un mobil-home sordide à la périphérie de Claymont, petite ville de la côte Est des États-Unis. Avant une tentative de suicide ratée, sa mère lui a laissé une lettre d’adieu dans laquelle elle lui révèle qu’il a été conçu grâce à une banque du sperme, dont les donneurs anonymes sont sélectionnés pour leur Q.I. hors du commun. Il se met alors en tête de retrouver son géniteur, et entraîne dans son road trip son meilleur ami, le geek Grover, et Anne May, une jeune patiente de la clinique dont il est tombé amoureux.
Mon avis
A dix-sept ans, beaucoup de responsabilités pèsent sur les épaules des Francis. Lorsque sa mère vivait encore avec Ryan, le garçon avait une vie équilibrée, mais depuis que son beau-père est parti, avec son jeune frère, il doit tout gérer. Sa mère, dépressive, enchaîne les hospitalisations et vit avec son fils aîné, dans un mobil-home. Lors d’une tentative de suicide, heureusement ratée, elle révèle dans une lettre, adressée à Francis, que celui-ci a été conçu grâce à une banque de sperme. Elle lui explique que les donneurs étaient sélectionnés en raison de leur Q.I très élevé. Le jeune homme décide de retrouver son géniteur afin de comprendre qui il est. Accompagné de son meilleur ami, Grover, passionné d’informatique et d’Anne May, une jeune patiente de la clinique de qui il est amoureux, il entreprend un voyage initiatique.
Tous trois sont liés par un point commun : leur difficulté à trouver leur place, dans leur environnement. Francis a l’impression d’être un perdant, il pense ne se distinguer dans aucun domaine et a le sentiment de ne pas pouvoir se construire. En raison du manque de père, il se sent amputé d’une partie de lui-même. Grover, lui, est un geek, incompris et harcelé par ses camarades. Anne May cache un secret qui l’a menée à tenter de se tuer. Ils se respectent et quand ils sont ensemble, ils existent. Ce road-trip leur donnera-t-il l’estime d’eux-mêmes à laquelle ils aspirent ?
Francis est persuadé que le fait de connaître ses origines l’aidera à trouver sa voie. Fils d’un génie, il ne peut qu’en résulter du génie, reste à découvrir dans quel domaine. Mais sur la route, il veut, avant, tenter sa chance, celle qui résulte du hasard, avant de s’attacher au factuel. Sa quête d’identité pose la question de la construction psychologique des bébés-éprouvette, couplée dans son histoire, à l’eugénisme. Elle montre aussi que le chemin pour accéder à la vérité est aussi important que les réponses. Parfois, il l’est même plus.
Les trois amis sont jeunes et malgré leurs recherches essentielles, la découverte de l’amour et de la sexualité tient une place importante dans leurs préoccupations. L’argent, mais surtout son manque, est aussi un fil conducteur du récit. Confronté aux différences de classe, Francis rêve. Il rêve et il espère faire tourner la roue de la chance…
Puis, arrive la fin du livre, cette fin qui m’a mise en colère. Rouge ou noir, l’auteur laisse le lecteur choisir… Ce n’est pas au sujet du thème principal (la quête d’identité) pour lequel il ne reste aucune question. Cependant, cela m’a quand même frustrée. Prise dans un suspense, dans les dernières pages, j’en ai voulu à Benedict Wells de me lâcher à ce moment-là. Malgré cette frustration, j’ai adoré Presque génial.
Je remercie sincèrement Elya des Éditions Slatkine & Cie pour ce service presse.