
Le Grand Mirage
Pauline Giovanolla
Librinova
Quatrième de couverture
D’un côté, il y a Rosy, une jeune femme qui fait des ménages et mène une existence médiocre dans la petite ville d’Edmonvillier. L’espoir que son bien-aimé Serge quittera un jour sa femme handicapée pour elle la fait tenir. De l’autre, on trouve la troupe du Grand Mirage, un cirque sur le déclin qui regroupe des individus aussi attachants qu’énigmatiques. Deux univers, deux styles de vie, deux manières d’être au monde que tout semble opposer. À moins qu’ils ne soient unis par l’ombre d’un passé douloureux… Au fil des pages de ce roman choral – composé de fragments d’existences, d’événements, de sentiments – les pièces du puzzle se mettent progressivement en place et dévoilent au lecteur l’histoire de ces personnages captivants.
Mon avis
Rosy est la maîtresse de Serge, un homme marié à Dominique. Depuis un accident, cette dernière est en fauteuil roulant et le mari infidèle utilise cette situation pour conserver le confort de sa vie compartimentée. Rosy est amoureuse et supporte, sans se rebeller, les humiliations que son amant lui fait subir.
Les chapitres alternent avec ceux sur le quotidien d’un cirque, le Grand Mirage. Cela commence par la description, très imagée et très vivante, d’une représentation, par un enfant de la troupe, Adrien. Nous avons l’impression d’y être. L’auteure enchaîne avec la présentation des différentes personnes qui y travaillent. « Placé en bout de table, le doyen regarde avec bienveillance et orgueil les membres de sa famille Aucun lien du sang ne les lie, mais leur union repose sur quelque chose de plus fort encore. Les artistes de la troupe n’ont pas de secret pour Emile. » Parmi eux, il y a l’émouvant Salvatore, le grand-père d’Adrien. Cet homme a vécu des drames et, pour protéger ses proches, il a dû prendre une décision douloureuse, faire un sacrifice déchirant. Heureusement, le cirque est une famille et chaque membre l’a soutenu, chacun lui apportant une aide différente.
Un jour, le cirque du Grand Mirage s’installe pour quelques jours, à Edmonvillier, dans la ville dans laquelle vit Rosy.
Au début, les passages concernant Rosy me paraissaient plus légers que ceux au sujet des artistes, je le ressentais surtout dans le ton choisi par l’auteure. La jeune femme attend, avec espoir, que Serge quitte sa femme. Et quand l’attente est trop difficile à supporter, elle se confie à son amie Sabine. Par moments, c’est son amant qui donne sa vision de la relation. Je n’ai pas aimé cet homme opportuniste et égoïste : il prend ce qu’il a envie auprès des deux femmes qui sont dans sa vie. Enfin, Dominique, son épouse, montre qu’elle n’est pas dupe, contrairement à ce que pense son mari. C’est une femme solide et très lucide. Au fil des chapitres, le passé de Rosy se dévoile et nous découvrons qu’elle a vécu des moments difficiles : pour certains, elle ne pouvait pas agir, elle les a subis et je pense que ce sont eux qui sont à l’origine du choix tragique qu’elle a fait. Sans comprendre celui-ci, je pense qu’elle aurait dû faire un autre, j’admets que pour cela, il aurait fallu qu’elle reçoive une aide médicale. Aussi, j’entends que son passé ne lui a pas donné les repères pour agir autrement : en réalité, c’est une femme malheureuse.
Ce roman est énigmatique, car il aborde des thèmes que l’on ne devine pas, au départ. Cependant, lorsque des secrets de famille sont révélés, il prend une dimension dramatique que le début ne laisse pas présager et propose une autre interprétation des personnalités et des attitudes des personnages principaux. Enfin, la fin ouverte est porteuse d’espoir.
J’ai beaucoup aimé ce roman empli de mystères autour du vécu des personnages.
Je remercie sincèrement Pauline Giovanolla pour ce service presse.