Journal d’une Pétasse au volant, Anne-Charlotte Laugier

Journal d’une Pétasse au volant

Anne-Charlotte Laugier

Éditions Ramsay

Quatrième de couverture

Mais pourquoi une pétasse au volant serait plus pétasse qu’une pétasse à pied ? Parce qu’une voiture protège de tout : des autres pétasses encore plus pétasses, des hommes à petit cerveau et grosse auto, des flicaillons tatillons et des passants envahissants. Dans son cocon, la pétasse est enfin elle-même, libérée des turpitudes, c’est du moins ce qu’elle s’imagine. Chanteuse à tue-tête (souvent), romantique (un peu), vulgaire (parfois), maman (quand il faut) et mécano (le moins souvent possible), elle vit sa voiture et la transforme selon son humeur et sa météo personnelle. Tour à tour salon de coiffure, alcôve amoureuse, salle de concert, bureau ou bistrot avec les copines, son auto est le décorde sa vie et de ce roman qui aborde, sur un ton humoristique, des problèmes qui vont bien au-delà de l’anecdote.

Mon avis

La narratrice est une pétasse, une vraie de vraie. Contrairement à ce que le titre laisse penser, elle ne l’est pas qu’au volant, même si sa voiture est une extension d’elle-même : en toutes circonstances, elle est sarcastique, moqueuse et cassante. Dans la vraie vie, j’aurais du mal à la supporter, car ses piques s’adressent à tout le monde, même aux personnes gentilles. Mais dans un roman, ses réparties sont jubilatoires. Pour la décrire, j’ai envie de la paraphraser, quand elle s’exprime au sujet de son amie : « Ma copine Soso, elle est réellement méchante – et c’est pour ça que je l’aime. » (p.30)

Lors de certaines situations, j’ai vraiment applaudi la pétasse. Certaines personnes ont bien mérité ses phrases aiguisées, qui tapent juste, ainsi que ses vengeances. Dans ces moments-là, elle en devient sympathique, car on repense à des situations vécues, vous savez celles où l’on regrette de ne pas avoir dit la phrase qui aurait cassé le misogyne, la jalouse qui n’ose pas s’assumer et qui juge les autres, la personne remplie de préjugés qui n’accepte pas les autres, celui qui trompe sa femme, le chefaillon qui croit pouvoir nous écraser, etc. À vous de cocher les cases.

Cependant, il arrive que la pétasse rencontre quelqu’un qui maîtrise aussi bien l’ironie qu’elle. Et là, au lieu d’être dans la surenchère, il est possible que sa carapace se fissure…

Plusieurs fois, il m’est arrivé d’avoir envie de mettre des claques à la narratrice et, en même temps, de souhaiter la suivre dans ses excès, en passant une soirée avec elle. Lorsqu’une situation risquait de mal tourner pour elle, j’avais envie qu’elle s’en sorte bien. Plus d’une fois, sa capacité à se soustraire aux situations les plus tordues, m’a épatée. Eh oui, « On n’apprend pas à une pétasse à pétasser. »

J’ai adoré Journal d’une pétasse au volant. J’ai enchaîné les éclats de rire et les phrases du type : « oh non ! Elle n’a pas osé ! » , avec des soupirs amusés et faussement choqués. Il y a beaucoup de cynisme et d’autodérision, dans ce roman, puisque la narratrice assume son comportement de pétasse et le revendique.

Je vous recommande ce livre qui m’a énormément fait rire.

Je remercie sincèrement Christophe des Éditions Ramsay pour ce service presse.

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