
Le choix d’Auguste
Jean Anglade
Éditions Calmann-Lévy
Territoires
Quatrième de couverture
Jean Anglade a découvert l’identité du Soldat inconnu !
Deux ans jour pour jour après l’armistice, un poilu nommé Auguste Thin choisit au hasard, parmi huit soldats non identifiés, le Soldat inconnu destiné à être inhumé sous l’Arc de triomphe. Inconnu ? Sauf de Jean Anglade qui, informé par l’intervention d’une bague magique, nous apprend qu’il s’agissait d’un certain Jean-Marie Coustille, instituteur idéaliste et pacifiste né à Orcet dans le Puy-de-Dôme, apiculteur à ses heures, artilleur par obligation, qui finit « écrabouillé » à Péronne à l’âge de trente-six ans, restant, pour ce qui est des femmes, sur sa faim et sur ses envies…
Jean Anglade, qui fut lui-même instituteur puis professeur agrégé, brosse le portrait d’un fi ls de paysan devenu maître d’école dans la France des campagnes bientôt saignée à blanc par la Grande Guerre. Un hommage à la fois tendre, drôle, nostalgique, à ces « hussards noirs de la République » qui nous ont tant apporté.
Mon avis
Et si Jean Anglade connaissait le nom et l’histoire du soldat inconnu ?
Revenons au début du livre. Jean-Marie Coustille est un jeune instituteur. Avant-gardiste, il applique la pédagogie Montessori. Lorsque la guerre de 14 commence, il rejoint le front, en tant qu’artilleur. Avant son départ, sa mère lui confie une bague violette possédant un pouvoir. A travers elle, il peut parler à une personne, une seule, qui l’entend, mais ne peut pas lui répondre par ce biais. C’est un objet magique qui est très utile, dans les tranchées. Cela permet au jeune homme de confier à sa mère ce qu’il vit réellement, ce que la censure ne permet pas. Aussi, nous avons vraiment la sensation de nous trouver à ses côtés, de ressentir la détresse des soldats et de connaître la réalité des combats.
Le récit est constitué d’évènements relatés par un narrateur extérieur, d’articles de presse de l’époque, de la correspondance entre des soldats et leur famille et les confidences de Jean-Marie à sa mère. Ce mélange montre l’écart entre ce qui se passait, lors des combats, et ce qui était dit à la population. J’ai été très sensible à ce que cela révélait sur la communication qui était faite à ceux qui étaient dans les campagnes. Grâce à la bague, Jean dit tout ce qui était caché et j’ai trouvé que c’était très astucieux de la part de Jean Anglade.
Jean-Marie Coustille était un homme ordinaire qui a été au centre d’une situation extraordinaire. A travers lui, l’auteur rend hommage à tous ses hommes, qui n’étaient pas soldats, qui n’étaient pas faits pour la guerre et qui ont été sacrifiés, par amour de la patrie ou par obligation. Ce héros ordinaire est très attachant et très proche de nous. J’ai refermé ce livre avec émotion et un grand sentiment de respect pour Jean-Marie et tous les Poilus qui se sont battus pour notre liberté.
J’ai adoré ce roman humaniste.
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