
Celui qui reste
Rhiannon Navin
Éditions JC Lattès
Quatrième de couverture
Caché dans le placard de sa salle de classe avec ses camarades et sa maîtresse, Zach Taylor, le narrateur, entend des coups de feu dans le couloir de son école. Ce n’est pas la première fois qu’ils pratiquent cet exercice de confinement, mais cette fois, cela n’a rien d’un jeu. Un adolescent armé a pénétré dans l’école et, en quelques minutes, abat dix-neuf personnes, bouleversant à tout jamais le destin de la petite communauté . Et parmi les victimes, il y a le frère aîné de Zach.
Alors que la mère de Zach veut poursuivre en justice les parents du tueur, les tenant pour responsables des actes de leur fils, Zach se retranche dans un monde peuplé de livres et de dessins. Doué d’intuitions, de l’optimisme et de la détermination propres aux enfants, il décide d’aider ses proches à redécouvrir l’amour et la compassion, des vérités universelles dont ils ont besoin pour surmonter cette terrible épreuve.
Mon avis
Zach et ses camarades sont cachés dans le placard de la classe, avec leur maîtresse. Ce n’est, malheureusement, pas un exercice anti-intrusion, les POP résonnent dans l’école. POP ! POP ! POP ! Ce bruit récurrent est le son produit par les armes du tueur. En quelques minutes, un adolescent tue dix-neuf personnes. Andy, le frère de Zach, fait partie des victimes : il avait dix ans. Sa mère veut poursuivre en justice les parents du meurtrier, son père essaie de combler ses absences d’avant le drame, ses grands-mères et sa tante sont présentes pour la famille. Zach, lui, essaie d’apprivoiser ses émotions.
Tous les évènements sont relatés par sa voix d’enfant. Même si je l’ai trouvé un peu trop mature pour un garçon de six ans, l’innocence de l’enfance transparaît dans sa vision. Plusieurs émotions l’envahissent et elles sont parfois antagonistes. Il tente de les séparer par des dessins, car le mélange est trop dur à supporter. Il ne comprend pas toujours ses réactions et celles des adultes, aussi, dans un refuge qu’il s’est créé, il cherche des réponses dans ses livres d’enfants. Ce gamin m’a beaucoup touchée : par sa souffrance, mais aussi par l’espoir qu’il porte en lui. Il veut aider les grands à trouver la paix. Il sait que la douleur de la perte ne s’effacera pas, mais même s’il comprend la colère, il espère trouver une autre voie pour sa mère.
Celui qui reste m’a beaucoup émue. Il m’a semblé qu’il retranscrivait avec délicatesse les mots et les maux de Zach. La perception des attitudes et des sentiments des adultes m’a paru juste. L’enfant les décrit tels qu’il les ressent, il ne comprend pas tout, aussi sa description, sans filtre, appuie les émotions provoquées par les paroles et les actes des membres de cette famille. Tel un enfant, Zach ne juge pas, toutes ses analyses sont guidées par l’amour des siens. J’ai eu mal pour la maman, j’ai été attendrie par le papa et le petit Zach m’a emplie de compassion. Comme tous les petits, il passe d’un sujet à l’autre, du chagrin aux rires, de la souffrance à l’espoir, de la légèreté à la profondeur, de l’inquiétude à l’insouciance. Ce mélange rend la lecture aussi puissante que colorée et aussi douce que triste.
Celui qui reste est un roman bouleversant et tendre. Je l’ai adoré.
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