
Elles venaient d’Orenbourg
Caroline Fabre – Rousseau
Éditions Chèvre-feuille étoilée
Quatrième de couverture
Montpellier, 1894 : deux jeunes filles russes s’inscrivent à la faculté de médecine. Exactes contemporaines de Marie Curie, elles connaîtront elles aussi un destin exceptionnel. L’auteur rend hommage à ces deux pionnières, à qui aucun livre n’avait encore été consacré : Raïssa Lesk, la mère de Joseph Kessel, qui suit son mari dans la première colonie juive d’Argentine. Et Glafira Ziegelmann, première femme admissible à l’agrégation de médecine, interdite d’oral, car c’était une femme. Leur point commun ? Elles venaient d’Orenbourg. Deux parcours, contrastés et révélateurs de la condition féminine au tournant du 19e siècle, racontés avec sensibilité et érudition. Une biographie qui se lit comme un roman. Préface du Professeur Michel Mondain, Doyen de la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes, qui inaugurera l’amphithéâtre Glafira Ziegelmann pour les 800 ans de la faculté.
Mon avis
Nos soignants se battent, ils sont épuisés, ils enchaînent les heures de travail. La situation serait encore bien plus tendue si les femmes ne pouvaient pas être médecin ou si cette profession était interdite à certaines confessions ou communautés. Ce sont ces obstacles que Raïssa Lesk et Glafira Ziegelmann ont essayé de franchir, à la fin du XIXe siècle. Elles ont, toutes deux, quitté Orenbourg et sont allées en Suisse, puis en France, pour leurs études de médecine. En Russie, il est très difficile de poursuivre des études pour les femmes. Les cours de l’enseignement féminin de l’Académie de médecine de Saint-Petersbourg ont été fermés et Raïssa risque le billet du loup, car elle est juive. En effet, la police du tsar traque les lycéens juifs pour les empêcher de passer le baccalauréat. Le billet de loup est un courrier d’expulsion du lycée.
Elles venaient d’Orenbourg raconte le destin de deux femmes d’exception. Raïssa était la mère de Joseph Kessel. Elle voulait exercer la médecine, en Palestine, mais elle a suivi son mari, médecin dans la première colonie juive, en Argentine. Glafira Ziegelmann était la première femme admissible à l’agrégation de médecine. Elle a été interdite d’oral parce qu’elle était une femme. Un amphithéâtre lui est dédié dans la nouvelle faculté de médecine de Montpellier, qui a été inaugurée en 2017. Chacune a suivi une voie différente…
Caroline Fabre – Rousseau s’est fondée sur des documents réels pour bâtir la chronologie des faits. Ce livre mérite vraiment le titre de biographie romancée. En effet, j’ai eu la sensation de lire un roman, alors que c’est un récit historique. Mais il est captivant comme peut l’être une saga. Grâce à la correspondance de Raïssa, l’auteure livre les sentiments des deux femmes, leurs préoccupations, leurs soucis et leurs joies de femmes, d’épouses, de mères et de professionnelles de la médecine. Elle nous fait nous sentir proches d’elles, nous avons la sensation de rentrer dans leur intimité, de faire partie de leurs vies. Dans le dernier chapitre, elle indique la manière de démêler la part de romanesque et les faits historiques de son ouvrage. J’ai trouvé que ces précisions étaient géniales et nécessaires. En effet, j’ai été tellement emportée par la narration, que tout m’a semblé véridique, même les émotions de Raïssa et de Glafira. Aussi, je pense qu’il était important de savoir ce qui était réel ou non.
Elles venaient d’Orenbourg dépeint le destin de deux femmes exceptionnelles. La plume de Caroline Fabre – Rousseau les a rendues inoubliables et intemporelles.
Je remercie sincèrement Caroline Fabre – Rousseau et les Éditions Chèvre-feuille étoilée pour ce service presse.
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