La seconde vie de Rachel Baker, Lucie Brémeault

La seconde vie de Rachel Baker

Lucie Brémeault

Éditions Plon

Quatrième de couverture

Quand Thelma et Louise rencontre Orange is the New Black. 

Rachel Baker est serveuse dans un diner perdu au fin fond de l’Alabama. Un soir parmi tant d’autres, trois hommes armés font irruption dans le restaurant et assassinent tous les clients, la laissant seule au milieu du carnage. Traumatisée, Rachel survit, à la dérive. Ses choix l’amèneront à croiser le chemin de Follers, flic bourru et sans illusions, mais aussi celui de femmes fortes qui marqueront sa vie à tout jamais.

D’un comptoir de restaurant à une prison pour femmes, entre colère et désir de justice, La seconde vie de Rachel Baker est un roman puissant et sensible sur la reconstruction de soi et le rapport à l’autre.

Mon avis

Rachel est serveuse dans un dinner. Un soir, trois hommes armés font un carnage. Ils tuent une vingtaine de personnes : les clients et le personnel, dont le petit ami de Rachel, qui est la seule survivante. Parmi les assaillants, un seul n’est pas tué par les policiers. Lors du procès de ce dernier, Rachel commet un acte qui la conduit en prison.

L’histoire est divisée en trois périodes : celle après l’attaque, celle de la durée de la peine et celle du retour à la vie « normale ».

Il y a certains livres pour lesquels nous avons un coup de cœur et nous ne savons pas de quelle manière en parler. C’est ce que je ressens pour celui-là. D’autant plus, que comme beaucoup d’entre nous, j’ai du mal à rédiger mes chroniques, avec le contexte anxiogène actuel.

Tout d’abord, j’ai aimé le personnage de Rachel. Elle se révèle au fil de l’histoire. Pas seulement par les mots, car ce n’est pas à travers eux qu’on la découvre vraiment, mais plutôt par ses actes. C’est une jeune femme qui n’a pas forcément les armes pour faire face aux épreuves qui la frappent et qui, pourtant, se révèle une vraie guerrière. C’est une battante qui montre que nous avons des ressources insoupçonnées. Elle mène aussi des combats pour les autres, avec discrétion. Cette femme qui se dévoile, par petits bouts, m’a beaucoup touchée.

Il est également difficile de parler de ce roman parce qu’il regroupe plusieurs genres. Cette étendue a contribué à mon engouement pour cette histoire : il commence comme un thriller, enchaîne par de l’adrénaline, il devient, ensuite, un roman noir et sociétal, puis, un récit intimiste, avec en toile de fond, tout au long du livre, des souffrances, c’est vrai, mais aussi de l’amour et de la résilience.

La seconde vie de Rachel Baker raconte l’histoire de plusieurs femmes. Il est composé de plusieurs parties, et, dans chacune d’elles, nous partageons un moment de l’existence d’une femme différente, cependant, le récit alterne toujours avec des chapitres au sujet de Rachel. En effet, les autres personnages féminins sont dans la vie de l’héroïne, lorsqu’ils nous sont présentés. Nous les découvrons, mais c’est aussi une manière de nous décrire Rachel. J’ai, par exemple, été très émue par Maria, sa compagne de cellule.

Au milieu de ces femmes, un homme a un rôle primordial dans l’intrigue. Il s’agit de Follers, le policier qui a recueilli le témoignage de Rachel, après la tuerie. Il est celui qui l’aide à avancer et à se battre, qu’il soit présent ou non. Son évocation suffit à la porter. Même s’il est souvent en transparence, dans le récit, son rôle est très important. Je l’ai beaucoup aimé.

Si le dinner avait été fermé, ce soir-là, la vie de Rachel aurait été différente. Elle a souffert de stress post-traumatique et a eu un besoin de justice qui l’a emporté sur tout le reste. C’est ce drame qui est à l’origine de tout ce qu’elle a vécu par la suite. Les conséquences sont nombreuses et terribles. Ce roman provoque une réflexion sur notre « tolérance » au sujet des crimes. Par exemple, en ce qui me concerne, j’ai ressenti énormément d’empathie, envers Maria, ce qui pourrait surprendre, en raison des motifs de sa condamnation. Mais en apprenant son histoire, je suis incapable de lui reprocher. Ces femmes montrent qu’un acte ne peut être jugé sans en connaître les circonstances.

La dernière partie est très douce et mélancolique. Il s’agit de la reconstruction d’une femme, qui ne pourra jamais être la même, qui se raccroche à des rituels et à l’espoir. La fin peut s’interpréter de différentes façons. J’ai envisagé plusieurs possibilités et elles me plaisent toutes.

Conclusion

J’ai eu un gros coup de cœur pour La seconde vie de Rachel Baker, de ceux qu’on ne peut expliquer. Il fait partie des livres dont l’histoire et l’écriture nous portent. On ressent qu’on est accro, qu’on ne veut pas les quitter tout en voulant connaître l’issue, cependant, on a du mal à en parler, par peur de trop en dire. Comme le dit l’éditeur, c’est un livre sensible et puissant, à la fois. 

Rachel est une femme battante, comme beaucoup de celles qui nous entourent. Elle n’avait pas choisi de mener des combats, mais la vie les lui a imposés. Comme vous, comme moi…

Je remercie sincèrement Caroline des Éditions Plon pour ce service presse.

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