
Les Amours prisonnières
Albert Ducloz
Éditions de Borée
Terres de Poche
Quatrième de couverture
Les destins croisés de deux prisonniers engagés pour travailler dans leurs ferme respectives.
Alors que Jean est incorporé dans l’armée française pour prendre part à ce qui va devenir la Grande Guerre, de l’autre côté de la frontière Ludwig quitte femme et enfants pour rejoindre les rangs de la Wehrmacht. Le hasard leur fera vivre le même parcours : prisonniers dès le début du conflit, ils sont envoyés tous deux comme main-d’œuvre dans une ferme ennemie. Ce qu’ils ne savent pas, ces soldats qui d’ailleurs ne se connaissent pas, c’est que chacun travaillera désormais chez l’autre, et prendra ainsi la place de son opposant, dans les travaux des champs mais aussi dans le cœur de l˜épouse restée à la ferme…
Mon avis
Lors de la Grande Guerre, Jean est mobilisé et part au front, laissant sa femme, Colette, et leur fille Dominique de deux ans. Il est fait prisonnier et est employé dans une ferme allemande, avec Antoine, un soldat de son village natal. En France, l’administration française octroie à son épouse, un prisonnier allemand pour effectuer les travaux de la ferme. Sans le savoir, Jean et Ludwig, père de deux enfants, travaillent dans la propriété de l’autre. Tous deux ont la chance d’être bien traités et des sentiments illégitimes vont naître.
Le roman est divisé en trois parties.
La première narre la vie des prisonniers auprès de leurs patronnes. L’auteur décrit la barrière de la langue, mais surtout, que même en temps de guerre, les relations humaines n’ont pas de frontières. Jean, Ludwig, Colette et Hannah montrent que la guerre n’est pas décidée par ceux qui la subissent. Tous les quatre vivent avec le manque de l’être aimé. Ils se comprennent et se respectent. En temps de paix, ils auraient pu être simplement des amis. Je me suis attachée à chacun d’eux et j’ai aspiré à ce que la situation perdure, jusqu’à la fin des combats.
C’était sans compter sur Antoine… la situation tourne au drame par sa faute. Jean avait raison de se méfier de ce camarade abject.
Dans la deuxième partie, l’auteur relate les conséquences de la perversité d’Antoine. Il dépeint le courage des femmes lorsqu’elles se battent contre l’injustice ou par amour des leurs. Colette et Hannah sont admirables. J’ai dévoré le roman, happée par leurs péripéties et leurs actes de bravoure… jusqu’à une scène qui m’a sidérée et fait pleurer. J’ai eu envie de crier à Albert Ducloz qu’il ne devait pas, que c’était une trop grande tragédie, que cela faisait trop mal.
Enfin, la troisième partie décrit les combats de Dominique, pendant la Deuxième Guerre. La fille de Jean et Colette lutte pour la Libération, à la tête d’un groupe. Le passé rejoint le présent…
J’ai énormément aimé Les amours prisonnières, qui montre la vie et le rôle des femmes, pendant les deux conflits mondiaux. Ce roman décrit aussi la place difficile d’employé, dans un pays ennemi, mais il démontre que l’amitié, le respect et l’amour n’obéissent pas aux lois de la guerre. C’est aussi une histoire de femmes courageuses et d’hommes sensibles et bons. Hélas, certains personnages brisent cette harmonie. De nombreux rebondissements rappellent que le monde est en feu. Enfin, j’ai beaucoup aimé suivre ces deux familles sur deux générations.
Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.
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