
La science de l’esquive
Nicolas Maleski
Éditions HarperCollins
Quatrième de couverture
« Rien n’indiquait que c’était son jour. Il n’y avait rien de particulier dans l’air. En refermant la porte derrière lui, il savait que c’était la dernière fois. Il n’y avait plus à réfléchir. Sa décision était prise. Il restait à exécuter le plan. Les trottoirs étaient noirs de monde, les magasins happaient et recrachaient les badauds à jets continus. À cet instant il était encore un homme honnête. C’était facile en vérité de basculer dans l’horreur.»
Kamel Wozniak est en fuite. Locataire d’un meublé où pour rester invisible il faut se montrer habile, l’ancien boxeur sur ses gardes tente de se faire oublier le temps d’un été au vert. Mais de qui ? Et où s’arrête son plan B ? Difficile de disparaître dans une petite ville où un garçon comme lui, aux airs de desperado, n’est pas sans piquer les curiosités.
Après Sous le compost, Nicolas Maleski signe un roman qui s’ouvre comme un film des frères Coen, ménage un suspense de polar et déroule, dans langue où la lucidité combat à armes égales avec la causticité, l’épopée d’un antihéros insaisissable et pourtant pas si éloigné de nous.
Mon avis
Kamel est un homme en fuite. Il commence son périple, en louant une maison meublée. Au début, il ne compte pas s’installer. Son objectif est de se rendre en Tasmanie. Cependant, une succession d’évènements lui fait différer son départ, augmentant le risque d’être rattrapé par son passé. D’autant plus, que contre toute prudence, il se lie d’amitié avec une femme policière. Son propriétaire est, lui aussi, un homme très curieux. Kamel fait l’erreur de se rapprocher de sa voisine. Il fréquente, également, des jeunes, prêts à tous les trafics, pour réaliser un projet respectable. Est-ce la fin qui justifie les moyens ou les moyens qui justifient leurs actes ? Sa fuite, sans cesse repoussée, l’ancien taulard se met en danger, en s’exposant.
La personnalité de Kamel évolue doucement. Lui, si secret, se livre avec parcimonie, entretenant le mystère au sujet de ses raisons de se cacher. Quel est cet acte qui l’a fait entrer dans une cavale ? Le suspense est entretenu jusqu’à la fin. Et là, c’est la grande surprise. Je me suis aperçue que je m’étais laissée porter par des préjugés, je n’avais noté que les indices qui allaient dans le sens de ce que je lis habituellement. Enfin, notre antihéros n’avait pas prévu la situation dans laquelle il s’est laissé entraîner…
La science de l’esquive plaira aux amateurs de livres d’atmosphère. Il séduira ceux qui aiment les ambiances lentes, les livres qui portent, sans que l’on devine le sens des faits avant que les révélations finales arrivent. C’est un roman noir qui décrit des comportements « borderline », sans juger, poussant le lecteur à la réflexion au sujet de ses limites face à la morale. Malheureusement, ce n’était pas un livre pour moi. A force de ne pas savoir, j’ai fini par me lasser. Mon impatience m’a fait passer à côté de l’histoire. Je reconnais aisément ses qualités, c’est simplement une rencontre qui ne s’est pas faite.
Je remercie sincèrement NetGalleyFrance et les Éditions HarperCollinsFrance pour ce service presse.
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