Les Larmes du Marchidial, Alain Léonard

Les Larmes du Marchidial

Alain Léonard

Éditions de Borée

Quatrième de couverture

Le temps s’écoule paisiblement dans le petit bourg auvergnat de Champeix. Mais la vie de Victor s’écroule quand un jour de janvier 1917 il reçoit son ordre de mobilisation pour le front. Il doit quitter son père veuf, sa ferme, son village, et la jeune fille qu’il aime depuis son enfance. L’amour sera t-il plus fort que son sens du devoir ? Victor devra faire des choix difficiles qui ne seront pas sans conséquences sur son avenir. D’une plume sensible et magnifique, Alain Léonard nous plonge dans les années terribles de la Grande Guerre. Une belle histoire d’hommes, d’amour et d’amitiés.

Mon avis

Victor vit heureux auprès de son père, à Champeix, en Auvergne. Mais, en janvier 1917, il reçoit son ordre de mobilisation plus tôt que prévu, car en raison des pertes sur le front, les hommes manquent. Il part, en laissant Lisette, la jeune fille qu’il aime, depuis l’enfance.

Après ses classes, durant lesquelles il noue des amitiés profondes, Victor découvre l’horreur des batailles du Chemin des Dames. Avec une intensité émotionnelle forte Alain Léonard décrit les combats et tous ces jeunes sacrifiés, dans les camps français et allemand. J’ai été très émue en ressentant leur peur, le froid, la faim, les conditions déplorables d’hygiène et l’incompréhension face aux mauvais choix de ceux qui commandent, mais qui ne se battent pas. En mêlant des noms réels à ses personnages, l’auteur rend un vibrant hommage aux Poilus.

Après une attaque particulièrement meurtrière, les soldats se révoltent. Ce sont les mutineries de 1917. Les sanctions sont sévères et certains sont fusillés. Victor s’interroge : s’il meurt au front, quel sera l’avenir de Lisette et de l’enfant qu’elle attend, alors qu’ils ne sont encore pas mariés ? Il est partagé entre son patriotisme et l’amour qu’il porte aux siens. Sans oublier que l’armée et la population ne sont pas indulgentes envers les déserteurs. 

Alain Léonard décrit les réseaux pacifistes d’aide aux déserteurs et leurs actions clandestines. Sans juger, ils ont apporté leur soutien à ceux qui avaient déjà tant donné pour la patrie. L’auteur réhabilite ceux qui ont quitté le front, en montrant que les raisons qui les ont poussés, parfois, n’étaient pas la peur. Leur fuite met en exergue le courage dont ils ont fait preuve, sur le front, et permet de comprendre ce refus de rester. Cependant, ils savaient les risques encourus s’ils étaient repris.

Quel choix fait Victor ? 

Les chapitres sont une alternance de ce que vit le jeune homme et du quotidien de ceux qui l’attendent à Champeix. L’auteur raconte l’espoir de recevoir une lettre de celui parti à la guerre, le marché qui permet d’échanger et de prendre des nouvelles, la peur que les gendarmes viennent accompagner le maire, porteur de nouvelles tragiques. L’élu municipal et un gendarme, Auguste, m’ont beaucoup touchée. Certains actes passés sous silence sont des preuves d’humanité.

Conclusion

J’ai eu un coup de cœur pour ce roman empli de sensibilité, qui décrit l’horreur des batailles pendant la première guerre, les amitiés qui se créent dans les épreuves et l’absurdité, les vies gâchées et les choix difficiles entre le sens du devoir et celui de la famille. Ce livre est une aussi une très belle histoire d’amour entre un jeune homme et une jeune fille, entre un père et son fils et des liens mère-fille qui se resserrent, sans oublier un chien et son maître.

Les Larmes du Marchidial est un magnifique hommage aux Poilus et à ceux qui ont œuvré à l’arrière. L’auteur s’est énormément documenté et j’ai beaucoup aimé qu’il partage les fruits de ses recherches, en mêlant des personnes réelles à la fiction.

Je remercie sincèrement Virginie des Éditions de Borée pour ce service presse.

12 commentaires

  1. Coucou, Merci pour cette belle chronique,je viens de le mettre dans ma liste a acheter,ce que je n’aurais pas fait sans ta rubrique ,je ne connais pas du tout le monde des poilus ayant lu très peu de livres sur ce sujet contrairement a la guerre 39/45

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    1. Merci à toi. J’ai vraiment adoré ce livre.
      J’ai lu plusieurs livres sur la première guerre et Les Larmes du Marchidial traite le sujet sous un angle différent. Il est très émouvant.

      Bon week-end à toi.😘

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    2. Chère Nathplume, merci de vous intéresser à mon troisième roman. J’espère que vous aurez autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à l’écrire. Bien cordialement A Léonard

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      1. Bonsoir,

        Nath Plume et moi avons des gouts très proches. Je suis presque certaines qu’elle va aussi aimer la sensibilité de votre livre.❤️

        Bon week-end.

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  2. De Borée et toujours ses magnifiques couvertures ! Tu fais une très belle critique de ce livre que je lirai très certainement. Juste une opinion. Comme tu le dis très justement, les jeunes qui désertaient avaient souvent d’autres motivations que la peur. Et même. N’a-t-on pas le droit d’avoir peur à 20 ans ? Le sort qui leur était réservé était tellement cruel et injuste…

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    1. Bonjour christineditemarmara, oui effectivement, le thème de la désertion a été la colonne vertébrale de mon livre. Dans le cas présent, c’est une histoire d’amour, mais, finalement, pas que ! Partir de sa ferme tranquille dans un petit village pour se retrouver au coeur de l’enfer! Peur-on en vouloir à tous ces jeunes gens de préférer vivre? Et nous, qu’aurions-nous fait à leur place. J’espère que mon histoire vous plaira. Bien amicalement Alain Léonard page FB; Alain Leonard auteur

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    2. Coucou Cristine. Merci à toi.

      Oh ! Oui, on peut avoir peur. A tout âge, d’ailleurs. Je trouve que ce livre légitime cette peur. Ce n’est pas juste des mots sur une situation qui révolte, on ressent vraiment les sensations et on comprend encore mieux ce qu’ont vécu les soldats. Ce ne sont pas juste des faits, l’auteur nous plonge au cœur de l’enfer et on a l’impression de recevoir le message des combattants dans notre corps.

      Bisous.😘

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