
L’Or de Salomé
Geneviève Senger
Éditions Calmann Levy
Quatrième de couverture
Une Alsacienne à la conquête d’Hollywood.
Dans le Bas-Rhin, au début du XXe siècle.
Chez les Bach, on exploite le pétrole de père en fils. Alors, lorsque la belle Salomé fête ses quinze ans, il est naturel pour son père de lui faire épouser un foreur.
Pourtant, Salomé en aime un autre : Martin de Hauteville, un homme marié. Si chacun préserve les apparences, les amants ne peuvent étouffer leurs sentiments qui ne font que croître au fil des années.
Même la guerre, qu’ils traversent dans des camps opposés, ne parvient pas à les séparer. Quand Martin, écoeuré par la barbarie des combats, décide de partir tenter sa chance en Californie, il propose à Salomé de le rejoindre.
Mais sur le bateau qui l’emmène vers son amant, Salomé fait une rencontre décisive : celle d’un jeune coiffeur berlinois introduit dans le petit milieu du cinéma.
Mon avis
Au début du XXe siècle, Salomé grandit auprès de son grand-père et de son père, qui travaille dans une exploitation de pétrole. Lorsqu’Oskar, lui-même foreur, demande la main de la jeune fille, sa famille en est heureuse. Salomé ne peut pas dire qu’elle en aime un autre, un homme marié.
A cette époque, l’Alsace appartient à l’Allemagne. Certains Alsaciens se considèrent allemands, d’autres, français. Geneviève Senger montre la difficulté pour eux de trouver leur place, écartelés entre deux nationalités, avant que la guerre de 14-18 rende la région à la France. Oskar a combattu aux côtés des Germaniques et l’amant de Salomé, s’est battu pour la France. Ce dernier, dévasté par les atrocités des combats, part avec sa famille, tenter sa chance, en Californie. Il propose, alors, à la jeune femme de le rejoindre avec son époux et ses enfants.
Lors de la traversée, Salomé rencontre Mo, un coiffeur berlinois, qui a ses entrées dans le monde de l’Art, et qui remarque, immédiatement, le potentiel de l’Alsacienne. Il décide de lancer sa carrière dans le cinéma muet. Quant à Oskar, les gisements de pétrole, aux Etats-Unis, font son bonheur.
Salomé, si innocente, saura-t-elle faire sa place dans ce monde de paillettes, parasité par les coups bas ?
Dès le début, j’ai adoré L’or de Salomé. L’écriture douce et cotonneuse m’a portée.
De plus, j’ai beaucoup aimé Salomé. Je n’ai pas toujours été d’accord avec ses choix, mais je les ai respectés. Dans la première partie, nous découvrons son environnement, les personnes qui comptent pour elle, l’éducation qu’elle a reçue et sa personnalité. Dans la deuxième, nous voyons la jeune fille devenir femme et s’assumer. Cependant, il y a des non-dits dans sa vie. J’ai regretté qu’elle ne détecte pas le mal-être d’une personne chère à son cœur. Aussi, j’ai été très touchée par ses actes, lorsqu’elle a compris. Le message est fort. Salomé est généreuse, mais il m’a semblé qu’à force d’être présente pour tous, elle passait, parfois, à côté de l’essentiel, que ce soit pour elle ou les autres. J’étais si attachée à elle que j’aurais aimé la guider.
J’ai, aussi, été sensible au contexte historique. Comme je l’indiquais, au début de ma chronique, l’auteure décrit l’écartèlement des Alsaciens. Les opinions divisaient des membres de la même famille, qui, pour certains, étaient dans des camps adverses, pendant la guerre. Geneviève Senger relate, également, les débuts du cinéma, avec des carrières éphémères. Elle montre aussi, les différences d’enjeux entre les Français et les Américains, au sujet du pétrole et ses incidences sur la crise de 1929. Il est difficile de ne pas faire un parallèle avec la puissance de cette ressource, dans notre monde actuel.
Conclusion
Mêlant terroir et paillettes, L’Or de Salomé est une belle histoire de femme, d’amour, de secrets et d’émancipation. Je l’ai adoré.
Je remercie sincèrement Adeline des Éditions Calmann Levy pour ce service presse.
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