Les femmes sont occupées, Samira El Ayachi

Les femmes sont occupées

Samira El Ayachi

Éditions de l’Aube

Quatrième de couverture

Elle doit monter une pièce de théâtre. Finir sa thèse. Lancer une machine. Régler des comptes ancestraux avec les pères et les patrons. Faire la révolution – tout en changeant la couche de Petit Chose. Au passage, casser la figure à Maman Ourse et tordre le cou à la famille idéale. Réussir les gâteaux d’anniversaire. Retrouver la Dame de secours. Croire à nouveau en l’Autre. 

Comme toutes les femmes, la narratrice de ce roman est très occupée. Découvrant sur le tas sa nouvelle condition de « maman solo », elle jongle avec sa solitude sociale, sa solitude existentielle, et s’interroge sur les liens invisibles entre batailles intimes et batailles collectives.

Résolument féministe et humaniste, ce roman à la langue inventive et teintée d’humour tendre dresse le portrait poignant d’une femme qui ressemble à tant d’autres, qu’elles soient mères ou ne le soient pas, célibataires ou non.

Mon avis

Après la séparation de la narratrice d’avec le père de son enfant, le tribunal tranche pour une garde classique, ce qui signifie que c’est la mère qui l’a. Le père ne profite pas de son droit de visite, mais la justice ne punit pas les pères démissionnaires, mais elle condamne les femmes qui refusent de laisser les hommes voir leur progéniture.

Avec un style incisif, des phrases courtes, telles des listes de choses à faire et à penser, et beaucoup d’humour, Samira El Ayachi montre le poids qui pèse sur les mamans solo et la charge mentale que de nombreuses femmes connaissent, qu’elles soient en couple ou non.

Le texte est à la deuxième personne du singulier et l’enfant n’est jamais nommé, elle l’appelle Petit Chose. Cela peut surprendre, mais je pense que cela permet de créer une empathie envers la mère, et ne pas voir la situation du point de vue de l’enfant. Le message sur les mamans solo est ainsi plus percutant. Mon mari a des défauts, mais j’ai la chance que ce soit un père très présent. J’ai été sensible aux difficultés que rencontrent les mamans célibataires. Pendant qu’elles essaient de jongler entre leur vie de mère, de femme, leur carrière, les tâches ménagères, etc., l’homme à la liberté et le temps de construire sa vie professionnelle. Souvent, tout repose sur les épaules féminines et le jugement est souvent impitoyable, quand une mère veut du temps pour elle.

Ce qui pèse sur toutes les femmes, seules ou non, c’est la vision de la société, qui leur reproche de vouloir se réaliser. La pensée est qu’il ne fallait pas faire d’enfants si on cherche l’épanouissement professionnel. Même si certains faits, que dénonce l’auteure, sont des évidences, il est bon de les rappeler, afin que les combats soient menés.

J’ai aimé ce livre féministe rempli d’humour. Même si ayant la chance d’être deux pour s’occuper de ma fille, j’ai apprécié de lire une réalité différente, d’autant plus que l’ironie acérée de l’auteure m’a amusée.

Je remercie sincèrement l’agence Gilles Paris pour ce service presse.

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