
Les trois vies de l’homme qui n’existait pas
Laurent Grima
Librinova
Quatrième de couverture
Tino n’existe pas !
Tombé du ciel il y a près de trente-cinq ans, son père, un marginal sans nom porteur d’un lourd mystère, a oublié de le déclarer à l’État-Civil. Ils vivent tous deux à la périphérie de la civilisation et de ses dangers, sans autre identité que leur statut fragile de vendeurs nomades à la sauvette.
Mais un jour, le patriarche meurt, laissant Tino seul face à un immense défi : s’inscrire dans le monde des hommes, en respectant la promesse qu’il lui avait faîte un jour de vivre plusieurs vies !
Mon avis
Le narrateur n’a pas été déclaré à l’état-civil. Comme son père avant lui, il n’existe pas… pour la loi, car il n’en est pas de même pour ceux qui le rencontrent. A défaut de lui donner un nom, son père lui a transmis l’essentiel : la bonté, la tolérance, la débrouillardise, l’optimisme, la générosité, etc.
Son père utilisait trois prénoms pour s’adresser à lui, en fonction de son humeur : Tino, Antoine et Gunther. Lorsqu’il s’est retrouvé orphelin, le jeune homme de trente-quatre ans, a décidé de tenir la promesse faite à son père, celle de vivre plusieurs vies.
Pour commencer, il lui faut gagner de l’argent pour manger. Lors d’une prouesse, sur un marché, il découvre l’amour avec Vanessa, qui le suit sur les routes. Cependant, il souhaite aller sur les traces du passé, savoir qui était son père. Une rencontre, non liée à son passé, va le bouleverser.
Effectivement, ce roman contient plusieurs vies. Certains passages sont drôles. Tino est un très bon vendeur et démontre que c’est la façon de présenter un produit qui permet de donner envie de l’acquérir, et qu’il suffit de trouver ce que le consommateur souhaite entendre. J’ai adoré ses talents de vendeur, il vend du rêve.
Dans sa deuxième vie, Antoine est écrivain, poussé par Vanessa. J’ai aimé sa vision de la phase de relecture, avant que le texte ne lui appartienne plus. A travers lui, Laurent Grima se met à nu et cela m’a beaucoup touchée.
Enfin, des moments sont dramatiques, lorsque Tino enquête sur son passé. Ses questions dérangent. Il prend conscience à quel point son père l’a protégé de l’histoire familiale lorsqu’il découvre que ses racines sont en Croatie et qu’il apprend les horreurs perpétrées par les oustachis. Comme lui, je ne connaissais pas ce mouvement et j’ai été horrifiée. Cette partie est intense.
Tout au long de son périple, Tino se confronte à la vie et révèle ses valeurs humaines. Il ne juge pas, mais s’étonne et surtout, il agit en suivant son cœur. C’est un humaniste, prêt à sauver le monde sans même en avoir conscience. Il apporte de la sûreté, de l’amour ou de la confiance en eux à ceux qui ont la chance de le rencontrer. A ses côtés, le monde devient plus beau et revient à l’essentiel. Son père doit être fier de lui.
Son identité, Tino se l’est créée. Ce n’est pas son nom qui compte, mais l’homme qu’il est. Il est une belle personne très émouvante.
Je remercie sincèrement Laurent Grima pour ce service presse et pour sa patience.