La Pierre et le bocal, Les mots d’Owen
Gilles Voirin
Librinova
Quatrième de couverture
Katmandou, Garden of Dreams, 1er août 2018, Owen reçoit un mail inattendu de Juliette, son amie des années Lycée, ses pensées s’évadent et voltigent. Elles remontent le temps comme un funambule avance sur son fil. Né de « prénom inconnu », bringuebalé au gré des déménagements de sa mère volage, Owen s’est très tôt réfugié dans les « mots ».
Des mots pour être heureux ou malheureux. Des mots pour penser et se panser à la fois. Des mots pour changer une vie. Des mots qu’Owen ne choisit pas toujours, mais avec lesquels il lui faut composer.
Dans ce roman à la fois léger et profond, avec ses personnages attachants et colorés, et sa palette d’émotions largement déployée, Gilles Voirin joue avec les mots, comme Owen jongle avec ses souvenirs. Avec une dextérité singulière.
C’est ainsi qu’en suivant le chemin de vie cabossé d’Owen, on découvre une version inédite d’un conte initiatique moderne, qui invite à se poser les vraies questions. Pour se trouver ou se retrouver.
Couverture : © Gilles Voirin et Corinne Dauger, artiste plasticienne
Mon avis
2018, Owen reçoit un mail de Juliette, sa meilleure amie des années lycée, qu’il n’a pas vu depuis des décennies. Ce message est un catalyseur pour lui. Il se replonge dans son passé, depuis sa naissance, en 1966, jusqu’à ce jour. Cette introspection sera à l’origine d’un merveilleux projet.
La vie n’a pas été tendre avec Owen. Il n’a pas été maltraité, mais sa mère était trop occupée à chercher l’homme de sa vie pour prendre soin de son fils. Et puis, elle voulait une fille… Être un garçon a posé les bases de l’attitude maternelle. Reconnaissons-lui qu’elle lui a appris que l’asymétrie devait toujours être à gauche.
C’est un petit garçon attendrissant, j’ai été très émue par son mal-être. Cependant, Owen a toujours su saisir les mains tendues. Certaines rencontres l’ont nourri et ont fait de lui l’homme touchant qu’il est.
Ce roman est un roman initiatique, c’est l’éclosion d’Owen. C’est un mélange du passé et du présent, puisque les évènements de l’enfance ont des répercussions sur la vie adulte. C’est aussi un changement de vision de lui-même. Le vrai courage n’est-il pas d’être soi ?
J’avais d’énormes à-priori sur les livres initiatiques. Je pensais que je n’aimais pas. Mais c’est parce que je n’avais pas pris en considération le sens véritable du mot « initiatique ». Depuis, j’ai vérifié la définition et mon interprétation était erronée.
Owen nous rappelle le poids des mots, ceux qui peuvent changer une existence. Régulièrement, il présente les mots en indiquant leur rôle dans une vie, ainsi que les sens qu’ils peuvent prendre. La façon dont Owen les présente les rend vivants. J’ai eu la sensation que c’étaient des êtres de chair. Entre ces définitions et la plume de Gilles Voirin qui est très élégante et aussi très joueuse, l’amoureuse de la langue française que je suis ne peut qu’être comblée.
Quant aux livres, ils sont, eux aussi, prédominants dans la vie d’Owen. La relation qu’il entretient avec ces derniers a fait résonance en moi. Moi aussi, ils m’ont sauvée. Si je vous dis que notre héros, lorsqu’il part en voyage, a besoin de dix minutes pour préparer ses vêtements alors que le choix des livres à emporter prend énormément de temps, cela vous parle ? Que sélectionner des ouvrages crée des dilemmes en lui, car il sait qu’il n’aura pas le temps de lire tous les livres qu’il souhaite en une vie, cela vous interpelle ?
Les animaux sont des grands amis d’Owen. Là aussi, je me suis reconnue. J’ai été attendrie par les liens qui unissent notre amis à ses compagnons à quatre pattes.
Je me trompe peut-être, mais je suis persuadée qu’une grande part d’autobiographie est présente dans ce roman. L’année 2018 est une période cruciale pour Owen. Il a une prise de conscience essentielle et j’ai ressenti les tripes de l’auteur, j’ai eu la sensation qu’il nous racontait la genèse de ce livre. Alors que la plus grande part du livre est emplie de douceur et d’humour, la dernière partie est d’une grande intensité, c’est un embrasement.
La fin du roman est le début de la nouvelle vie que le lecteur va écrire. Owen apprend à s’écouter et à réaliser ses rêves. Il y a autant de suites de La Pierre et le bocal que de lecteurs.
Conclusion
J’ai eu un coup de foudre pour La Pierre et le bocal. Ce livre qui a contré tous mes préjugés sur les romans initiatiques, m’a emportée entièrement. L’écriture de Gilles Voirin est un enchantement pour les amoureux de notre magnifique langue française. Owen montre l’envoûtement que les livres ont sur nous, qui sommes passionnés par eux. C’est un roman que je n’avais pas envie de le lâcher ni envie de quitter. Cependant, même refermé, il continue à vivre en moi, puisque que c’est à moi d’écrire mon histoire.
Je remercie sincèrement Gilles Voirin pour ce service presse.